Les taxis lisboètes participent à une opération escargot aux abords de l’aéroport, le 10 octobre 2016. | PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Des centaines de chauffeurs de taxi ont bloqué lundi 10 octobre l’accès à l’aéroport de Lisbonne, dans une « opération escargot » partant de l’aéroport et devant rejoindre le centre-ville. Ils protestaient contre la légalisation au Portugal d’Uber et de Cabify, des services de réservation de voitures avec conducteur. De nombreux voyageurs chargés de valises ont été contraints de rejoindre l’aéroport à pied.

Après des échauffourées avec des policiers armés, qui ont arrêté trois chauffeurs de taxi, les manifestants ont refusé de quitter les abords de l’aéroport, alors que le cortège devait se diriger vers l’Assemblée de la République, dans le centre-ville.

Privés de taxis, les touristes qui arrivaient à Lisbonne ont dû se rabattre sur le métro, particulièrement bondé en ce jour de manifestation, ou sur les autocars… ou encore sur ces applications mobiles de chauffeurs privés tant décriées par les taxis.

La mobilisation a toutefois été inférieure aux attentes des deux principales organisations du secteur, Antral et la Fédération portugaise des taxis, qui avaient espéré la participation d’environ 6 000 taxis sur les 13 000 opérant au Portugal.

Une « loi sur mesure »

Les chauffeurs de taxi s’opposent à un projet de décret du gouvernement d’Antonio Costa, qui vise à encadrer l’activité des applications mobiles de la société américaine Uber et de sa concurrente espagnole Cabify. L’exécutif socialiste compte imposer à ces chauffeurs privés l’obligation de se former pendant 30 heures – contre 150 pour les taxis –, de disposer d’un véhicule de moins de huit ans, d’émettre des factures électroniques et de souscrire une assurance de transport de passagers.

« C’est une loi sur mesure pour ces plateformes que nous n’acceptons pas. Nous réclamons les mêmes règles pour tous afin de pouvoir lutter à armes égales », s’est emporté Florencio Almeida, président de l’association Antral.