L’Etat français n’a pas l’intention de devenir actionnaire majoritaire de STX France, mais il entend peser sur le choix du repreneur, a annoncé, lundi 10 octobre, le ministère de l’économie et des finances dans un communiqué. Les chantiers navals de Saint-Nazaire ont été rachetés par le groupe coréen STX en 2008. STX Offshore & Shipbuilding, principal actionnaire de ces chantiers, a été placé en redressement judiciaire au début de septembre et la procédure prévoit la cession de sa participation.

« L’objectif du gouvernement n’est pas de devenir actionnaire majoritaire de la société STX France », écrivent dans un communiqué commun le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, et le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, démentant des informations publiées par Libération.

« Peser sur le choix du repreneur »

Pour Bercy, l’objectif est en revanche « de peser sur le choix du repreneur pour que les chantiers de Saint-Nazaire puissent disposer d’un actionnariat industriel solide capable d’accompagner leur développement sur le long terme ». Les deux ministres rappellent que « l’Etat conservera quoi qu’il arrive une position d’actionnaire minoritaire disposant de la minorité de blocage dans le capital de STX France ». L’Etat détient 33 % du capital des chantiers français, ce qui lui donne un droit de veto sur le choix du repreneur.

Deux candidats étrangers, l’italien Fincantieri et le néerlandais Damen, se disputent la reprise de la dernière grande entreprise française du secteur, faisaient savoir plusieurs sources au fait du dossier au début de septembre.

Bercy ajoute que « depuis le placement de STX Offshore and Shipbuilding (filiale de construction navale du conglomérat STX) en redressement judiciaire au début du mois de septembre, avec un plan de redressement incluant la cession de la participation du groupe coréen dans les chantiers de Saint-Nazaire, le gouvernement a initié des discussions avec plusieurs repreneurs industriels intéressés, dans le but d’anticiper les décisions qui seront prises par le tribunal de commerce de Séoul et le groupe STX au terme du processus de vente ». Ainsi, l’Etat « bénéficie du levier de sa minorité de blocage (...) et des droits qui lui sont conférés par le pacte d’actionnaire ».

Le ministère rappelle que« selon l’identité de l’acquéreur, l’Etat pourra mobiliser la réglementation des investissements étrangers en France [dispositif Montebourg], qui lui donne des moyens importants pour s’opposer à une prise de contrôle des chantiers de Saint-Nazaire qui ne serait pas conforme aux intérêts nationaux ».

A l’origine de l’affaire, les déboires de STX, maison mère des chantiers français, lourdement endetté. Le groupe a été pris à revers par la crise mondiale à partir de 2008, qui a provoqué une chute des commandes de navires. STX est alors passé sous la coupe de ses créanciers, qui l’ont incité, en 2014, à lancer une restructuration et à vendre ses deux grands actifs européens : les chantiers de Turku, en Finlande, et ceux de Saint-Nazaire avant la fin de 2016.