Oriel College à Oxford (Royaume-Uni) | ADRIAN DENNIS / AFP

Augmentation des droits d’inscriptions des étudiants étrangers, baisses des investissements dans les infrastructures, coupes dans la masse salariale, diminution du financement de la recherche : les universités européennes sont mises à rude épreuve depuis la crise de 2008. C’est ce que révèle un rapport de l’observatoire du financement publié le 6 octobre par l’association des universités européennes (EUA). En cause, dans la plupart des pays, des budgets dédiés à l’enseignement supérieur qui n’ont pas suivi la hausse du nombre d’étudiants.

Parmi les 24 systèmes d’enseignement supérieur observés, onze ont obtenu des ressources en augmentation entre 2008 et 2015. Mais la Norvège et la Suède sont les deux seuls pays où le financement public dépasse l’augmentation du nombre d’étudiants. La France, comme l’Autriche, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la partie flamande de la Belgique et la Turquie, fait partie des pays ayant « un système universitaire en pleine croissance et sous pression », et ce, malgré des financements en augmentation.

Faire payer les étudiants

Lors de sa conférence de rentrée, le 20 septembre, Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur indiquait que, selon de premières estimations, 32 400 étudiants supplémentaires avaient rejoint les bancs de la fac en 2016 après une progression de 42 000 étudiants en 2015. L’Etat a promis 850 millions d’euros supplémentaires pour le budget 2017. Le pic du boom démographique est attendu qu’en 2018.

Pour atténuer les effets de la crise, certains pays ont décidé d’augmenter les droits d’inscription pour les étudiants extra-européens, note l’étude de l’EUA. C’est le cas de la Finlande, qui a fixé à 1 500 euros (minimum) l’inscription en bachelor ou en master en anglais. En Belgique, un projet de loi prévoit que les universités wallonnes fassent payer les étudiants extracommunautaires jusqu’à 12 525 euros par an (contre 4 175 euros actuellement, tandis qu’ils sont de 835 euros pour les étudiants européens et belges).

Selon l’Observatoire, il ressort que la France n’est pas le pays le plus mal loti. Dans treize pays, le financement public a diminué entre 2008 et 2015. L’EUA évoque des « systèmes d’enseignement supérieur en danger » pour la Croatie, la Grèce, l’Islande, l’Espagne, la Serbie, et le Royaume-Uni, qui a pourtant augmenté drastiquement les droits d’inscription de ses universités en 2012.