Le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, le 4 octobre à Belfort. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Entretien avec Christophe Sirugue, secrétaire d’Etat à l’industrie.

La presse coréenne a récemment indiqué qu’un investisseur serait prêt à reprendre l’ensemble des activités de construction navale du groupe STX, y compris les chantiers de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Qu’en dites-vous ?

Nous n’avons pas d’information précise à ce sujet. Nous avons effectivement entendu ces rumeurs sur une possible cession en bloc mais nous ne connaissons pas l’identité de ce possible candidat. Nous ne savons d’ailleurs pas s’il existe vraiment. Peut-être n’est-ce qu’une rumeur destinée à faire monter les enchères. En tout état de cause, cela ne peut que nous amener à nous interroger sur ce que nous ferions dans les différents cas de figure. C’est un dossier sur lequel nous sommes extrêmement mobilisés.

Que pouvez-vous faire ?

Les chantiers STX France ont été mis en vente par l’actionnaire coréen, STX, qui détient 66 % du capital. Nous privilégions une reprise par un industriel ayant pour objectif de développer le site, avec un projet solidement financé. Nous avons des discussions avec plusieurs industriels en ce sens.

Mais c’est à STX que revient le choix du repreneur. Avez-vous votre mot à dire ?

Oui, de deux façons. En tant qu’actionnaire minoritaire, l’Etat dispose d’un droit de préemption en cas de cession de la majorité. Par ailleurs, l’Etat peut mobiliser la réglementation des investissements étrangers en France, qui lui permettrait de s’opposer à une prise de contrôle des chantiers de Saint-Nazaire qui ne serait pas conforme aux intérêts nationaux. Si STX France est vendu séparément, nous pourrions faire jouer le droit de préemption. S’il y a une vente en bloc, nous pourrions mobiliser plutôt le second levier.

Pourriez-vous aller jusqu’à nationaliser les chantiers ?

Ce n’est pas du tout l’hypothèse privilégiée. Notre objectif n’est pas de monter au capital, mais de faire en sorte qu’un projet industriel solide soit mis en place pour STX France.

Le groupe militaire public DCNS pourrait-il participer à cette reprise ?

DCNS est un acteur important dans le domaine militaire. Donc on peut avoir intérêt à ce que DCNS soit partenaire des chantiers de Saint-Nazaire. Ce n’est pas absurde. Mais rien n’est encore arrêté.