A Viry-Châtillon, le 11 octobre. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Répondre à la colère des policiers après l’attaque au cocktail Molotov, samedi, de deux agents en lisière de la cité difficile de la Grande Borne, dans l’Essonne. Les voitures de police en zones sensibles vont être équipées de dispositifs anticaillassage, voire de blindages, et des uniformes vont être rendus résistants au feu, a annoncé mardi 11 octobre Manuel Valls.

« Concrètement, cela prendra la forme de films anticaillassage sur les véhicules, voire de blindages dans certains cas. Un travail sur les tenues va être mené rapidement pour veiller à ce qu’elles soient intégralement ignifugées », a déclaré le premier ministre lors des questions au gouvernement, en annonçant également une « réflexion » sur l’usage de caméras mobiles en temps réel.

Cet usage possible de « caméras mobiles, non plus seulement a posteriori, mais en temps réel » permettra « de visualiser à distance les circonstances d’une intervention et les moyens à déployer en renfort le cas échéant », a-t-il souligné.

Ces nouvelles mesures, proposées par le ministre de l’intérieur à la suite de l’agression de Viry-Châtillon (Essonne) samedi aux abords du quartier difficile de la Grande-Borne, « visent spécifiquement à sécuriser les véhicules et les équipements de patrouilles générales intervenant en zones sensibles », a précisé le premier ministre, en réponse à une question du président du groupe socialiste, écologiste et républicain à l’Assemblée, Bruno Le Roux.

Coup de pouce budgétaire

M. Valls a également souligné l’« effort supplémentaire » consenti en faveur des crédits immobiliers de la police, qui « vont augmenter de 15% », comme c’était déjà prévu dans le budget 2017. Ce coup de pouce budgétaire permettra « de financer aussi la construction ou la rénovation de nouveaux commissariats. Je pense à Saint-Denis, à Corbeil-Essonnes et aussi à la Grande-Borne, à Grigny », a-t-il dit.

Ces annonces ont été faites alors que quelques centaines de policiers s’étaient rassemblées en silence mardi devant les commissariats de France en solidarité avec leurs collègues agressés. Les policiers ont aussi réclamé plus de moyens et davantage de fermeté.

M. Valls s’était déjà rendu lundi sur les lieux de l’agression et dans les trois commissariats des policiers blessés. Un adjoint de sécurité de 28 ans, très grièvement brûlé lors de l’attaque de samedi, était toujours sous coma artificiel dans un « état stabilisé » lundi soir. Une gardienne de la paix de 39 ans a également été brûlée, mais elle est hors de danger.

Deux autres policiers ont été moins grièvement touchés. Cette équipe était en mission de surveillance près d’un carrefour connu pour ses vols avec violences sur des automobilistes.