La militante basque Emilie Martin lors d’une conférence de presse à Bayonne, le 28 septembre 2016. | GAIZKA IROZ / AFP

Le parquet général de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a requis, mardi 11 octobre, la non-remise à l’Espagne d’Emilie Martin, militante basque qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen (MAE) émis par Madrid pour « participation à une organisation terroriste », a appris l’Agence France-Presse auprès de son avocate, Maritxu Paulus-Bazurco.

Le juge espagnol de l’Audiencia nacional qui a émis le MAE en avril reproche à Emilie Martin ses activités au sein de Herrira, une association considérée en Espagne comme proche des séparatistes de l’ETA mais dont les activités en France de défense des prisonniers basques sont légales.

« L’avocat général s’oppose dans ses réquisitions à l’exécution du MAE en raison de l’inadéquation entre les faits et la qualification retenue, et au fait que les faits reprochés ont été commis sur le territoire français », a indiqué à l’agence Reuters Me Paulus-Bazurco, jointe par téléphone à l’issue d’une audience devant la chambre de l’instruction qui doit rendre sa décision le 18 octobre.

La sœur d’Aurore Martin

Elle a également rappelé que les autorités espagnoles avaient lancé une commission rogatoire internationale demandant à la justice française de mettre en examen Emilie Martin, ce à quoi le juge français s’est opposé, proposant seulement qu’elle soit entendue comme témoin.

Emilie Martin est la sœur d’Aurore Martin, militante basque visée, elle aussi, par un mandat d’arrêt européen qui avait été interpellée par les autorités françaises et remise à la justice espagnole en novembre 2012. Elle a été condamnée à l’automne 2015 à vingt mois de prison mais un accord judiciaire lui a finalement permis d’y échapper.