Après plus de trois mois sans salaire, les 47 salariés de huit magasins Dia peuvent enfin espérer sortir de l’impasse dans laquelle les avait enfermés le rachat de leurs magasins à Carrefour par la SARL Gastt Expansion. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé jeudi 13 octobre la liquidation de cette société dirigée par Adam Kuzmicz. Celle-ci ne payait plus ses salariés depuis le mois de juillet.

Carrefour avait vendu huit magasins Dia à Gastt Expansion en mai, à la demande de l’Autorité de la concurrence. Le groupe risquait en effet de se retrouver en position dominante dans certaines régions. Mais le repreneur s’est rapidement révélé défaillant, laissant les salariés sans travail ni rémunération. Après plus de deux mois non payés, les salariés de Gastt, étranglés de dettes, ont lancé une procédure collective au tribunal de commerce de Paris. Celle-ci a abouti le 15 septembre au placement en redressement judiciaire de la société.

Le tribunal ne s’était en revanche pas encore prononcé sur la liquidation, les salariés n’étaient donc pas libres de chercher du travail. C’est ce qui vient de changer avec la décision prononcée après l’audience de l’affaire « Gastt », qui s’est tenue à huis clos en chambre du conseil jeudi matin.

Salaires pris en charge

« Après trois mois, on a retrouvé le sourire », a réagi Amin, chef de magasin, à l’annonce de la décision. « Carrefour va nous contacter le plus rapidement possible pour nous reprendre et même avec notre ancienneté », ajoute-t-il, confiant. La prise en charge des salaires a été déclenchée par l’ouverture de la procédure en redressement judiciaire. Sur les huit magasins implantés à Paris, Lille, Avesnes-sur-Helpe (Nord) et Marseille, « l’AGS [le régime de garantie des salaires chargé de prendre le relais de l’employeur défaillant après le redressement judiciaire] a commencé à payer les salariés [du boulevard de] Clichy [à Paris] et d’Avesnes », indique Sandrine Saroul, secrétaire du comité d’entreprise et délégué du personnel de Carrefour, soit 13 des 47 salariés en difficulté.

Mais les employés de Gastt et le géant de la distribution attendaient surtout la décision de liquidation pour pouvoir envisager de nouveaux contrats de travail. Tant que la procédure n’était pas terminée, Carrefour ne pouvait pas intervenir, mais la direction de l’entreprise a déjà déclaré : « Tout salarié qui en fera la demande à l’issue de la procédure se verra proposer un emploi chez Carrefour. »

Pour le distributeur, l’essentiel est que « ça aille vite ». A la veille de la décision, Carrefour n’était pas inquiet à l’idée de trouver des solutions sur mesure pour 47 personnes dans 5 000 magasins. « Les premiers entretiens d’embauche pourraient commencer dès [lundi] 17 octobre », indique-t-on de source syndicale.