Nicola Sturgeon. | ANDY BUCHANAN / AFP

La première ministre indépendantiste d’Ecosse, Nicola Sturgeon, a annoncé jeudi 13 octobre à l’ouverture du congrès de son parti, Scottish National Party (SNP), à Glasgow son intention de présenter la semaine prochaine un nouveau projet de loi pour un référendum d’indépendance.

« Je suis déterminée à ce que l’Ecosse puisse reconsidérer la question de son indépendance et ce avant que le Royaume-Uni ne quitte l’UE si c’est nécessaire pour protéger les intérêts de notre pays. »

Le Royaume-Uni a annoncé qu’il activera « avant la fin de mars » l’article 50 du traité de Lisbonne, qui déclenchera la procédure de divorce avec l’Union européenne.

L’Ecosse, qui dispose d’un gouvernement et d’un Parlement régional, a voté à 62 % pour rester dans l’Union européenne lors du référendum du 23 juin et entend continuer de garder des liens forts avec l’UE. Pour ce faire, elle a réclamé de pouvoir influer sur les négociations avec Bruxelles pour préserver ses relations avec l’Europe.

Or la première ministre britannique, Theresa May, refuse d’accorder au Parlement de Westminster ou aux Parlements régionaux de voter sur les termes de ses négociations avec Bruxelles et ses 27 partenaires européens.

Les électeurs « n’ont pas voté pour que la voix des Ecossais et de notre Parlement soit ignorée », a dénoncé Mme Sturgeon, estimant que dénier au Parlement écossais le droit de s’exprimer sur la question constituerait « un acte de vandalisme constitutionnel ».

« Les gens n’ont pas voté pour ça »

Mme Sturgeon a également dénoncé l’action du gouvernement qui attise la « xénophobie » des Britanniques en faisant des immigrants européens « des boucs émissaires », soulignant également que l’intransigeance de l’exécutif britannique sur l’immigration aurait pour conséquence de couper le Royaume-Uni au moins en partie du marché unique européen.

« Je ne pense pas que les gens ont voté pour ça. Ils n’ont pas voté pour jeter la rationalité économique avec l’eau du bain. Ils n’ont pas voté pour que nos entreprises soient confrontées à des barrières douanières ou que nos vacanciers aient besoin de visas », a-t-elle déclaré, estimant que le Brexit allait coûter 80 000 emplois à l’Ecosse.

Lors du référendum d’indépendance de 2014, les Ecossais avaient voté à 55 % contre. A l’époque, « vous nous aviez dit que l’Ecosse était un partenaire égal au sein du Royaume-Uni. Le moment est venu de le prouver », a réclamé Mme Sturgeon, estimant que c’est le gouvernement conservateur de Mme May qui l’oblige aujourd’hui à vouloir un autre référendum. « L’Ecosse n’a pas choisi d’être dans cette situation. Votre parti nous y a plongés », a-t-elle insisté.