Des civils dans le quartier rebelle de Fardous après un raid aérien, à Alep, le 12 octobre 2016. | AMEER ALHALBI / AFP

Le calvaire des habitants d’Alep-Est se poursuit. Plusieurs dizaines de raids violents, menés par les avions du régime syrien et de son allié russe se sont abattus dans la nuit sur la partie rebelle de la ville d’Alep, rapporte, vendredi 14 octobre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« Des frappes aériennes très intenses ont visé plusieurs quartiers d’Alep-Est de l’aube jusqu’à cette heure », a indiqué dans la matinée Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, qui n’était pas encore en mesure de transmettre un bilan humain.

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Ces raids se poursuivent pour la troisième semaine consécutive depuis le début d’une offensive d’envergure de l’armée syrienne pour reconquérir la partie rebelle de la deuxième ville du pays qui lui échappe depuis 2012. « La violence des raids démontre qu’il y a une décision russe pour prendre Alep-Est à n’importe quel prix », a estimé M. Abdel Rahmane.

Une manœuvre diplomatique

Jeudi, la Russie s’est dite prête à assurer aux rebelles un retrait en toute sécurité d’Alep, alors que débutent samedi des pourparlers russo-américains sur la Syrie. Mais de l’avis de plusieurs analystes, cette proposition est une manœuvre pour soulager la pression en semblant présenter des alternatives diplomatiques. « Il n’y a pas de changement dans la stratégie russe : l’objectif reste la destruction de la présence de rebelles à Alep », estime ainsi Thomas Pierret, expert de la question syrienne.

Les Etats-Unis et la Russie, qui avaient « suspendu », il y a plusieurs jours, leur dialogue sur la Syrie, ont ainsi annoncé deux réunions internationales avec des puissances arabes et européennes. La première se tient samedi à Lausanne, la seconde dimanche à Londres.

Une base aérienne permanente

De son côté, le Kremlin a annoncé vendredi avoir ratifié un accord avec le gouvernement de Bachar Al-Assad qui rend permanente la base aérienne russe de Hmeymim, dans l’ouest du pays. Cette base est utilisée depuis un peu plus d’un an par l’aviation russe pour bombarder les rebelles qui combattent le régime de Damas.

Dans la partie rebelle où vivent 250 000 habitants, plus de 370 personnes, essentiellement des civils dont 68 enfants, ont été tués depuis le 22 septembre dans les bombardements aériens et d’artillerie, selon l’OSDH.

Depuis mars 2011, le conflit syrien s’est complexifié et internationalisé, provoquant la mort de plus de 300 000 personnes. Selon les Nations unies, plus de 13,5 millions de Syriens, dont six millions d’enfants, ont besoin d’aide humanitaire.