La Plaza de Cibeles, à Madrid, la capitale espagnole. | CHRISTOF STACHE / AFP

Après avoir déjà frôlé une amende de la Commission européenne l’an passé pour ne pas avoir respecté ses engagements, l’Espagne a annoncé dimanche 16 octobre prévoir un déficit budgétaire de 3,6 % en 2017, soit un demi-point de plus que les 3,1 % sur lesquels le pays s’était engagé.

Dans un budget provisoire transmis samedi à la Commission européenne par le ministère de l’économie, Madrid justifie ce nouveau dérapage en évoquant la situation du gouvernement sortant, chargé des affaires courantes après presque dix mois de blocage politique, et qui ne peut pas réaliser de coupes budgétaires ou augmenter les dépenses. Le rapport reconnaît que les mesures envisagées par le gouvernement ne seront pas suffisantes et « devront être nécessairement complétées par le nouveau gouvernement ».

Depuis le début de la crise économique en 2008, le déficit de l’Espagne a toujours été supérieur aux engagements européens du pays, quatrième économie de la zone euro. La Commission européenne a brandi à plusieurs reprises la menace de sanctions, comme la suspension des fonds structurels destinés à l’Espagne si elle ne respectait pas ses engagements.

Fin du blocage dans les prochaines semaines ?

Après plusieurs années de crise ayant vu le pays subir le deuxième plus fort taux de chômage de la zone euro, la croissance et l’emploi sont repartis en 2014. Malgré le blocage politique ayant découlé des législatives de décembre 2015 – lors desquelles le parti conservateur de Mariano Rajoy a perdu sa majorité absolue –, qui a fait craindre un ralentissement de l’économie, le pays conserve pour le moment son dynamisme économique.

Ce blocage pourrait prendre fin dans les prochaines semaines si les députés du Parti socialiste, deuxième parti d’Espagne, décidaient de s’abstenir pour permettre à Rajoy de former un gouvernement.