Le pilote de Force India Nico Hülkenberg, en conférence de presse le 25 août. | LOIC VENANCE / AFP

Il visait le volant de Kimi Räikkönen chez Ferrari, mais semble sincèrement ravi de celui que Renault lui offre pour deux saisons : le recrutement de Nico Hülkenberg, vendredi 14 octobre, par Renault Sport Formula One a été confirmé par communiqué, « dans le cadre d’un accord pluriannuel ».

« Renault a toujours été un acteur majeur du monde du sport automobile et m’évoque d’incroyables souvenirs, a raconté le pilote allemand. Avec Renault [sous l’appellation Benetton], Michaël Schumacher a non seulement fait de l’Allemagne une nation de F1, mais il a également éveillé mon enthousiasme et ma flamme de la course. En faisant partie de la famille Renault, je veux développer la voiture et écrire de nouvelles pages de succès. » A 29 ans, avec 111 Grands Prix à son actif depuis son début de carrière en F1 en 2010, il espère surtout décrocher sa première victoire.

« Avide de podiums »

De son côté, après une première saison employée à bâtir ses fondations, l’écurie française veut désormais passer à la vitesse supérieure. Pour cela, « nous avions besoin d’un pilote expérimenté, toujours avide de podiums, a expliqué Jérôme Stoll, président de Renault Sport Racing. Nico remplit parfaitement ce rôle et complète idéalement ce que nous désirons atteindre ».

Hülkenberg est « certainement l’un des tout meilleurs pilotes sur le marché, une valeur sûre du plateau », a également réagi le directeur de course Renault, Frédéric Vasseur, interrogé par Canal+. « Je l’ai côtoyé dans le passé et il a tout gagné, de la Formule BMW à la F3 et au GP2. » Dans ces deux catégories, « Hulk », comme on le surnomme, l’a emporté avec et pour Vasseur, alors patron de l’écurie ART Grand Prix.

Nico Hülkenberg lors de la parade des pilotes avant le Grand Prix de Singapour le 18 septembre. | ANTHONY WALLACE / AFP

Par ailleurs vainqueur, dès sa première participation, des 24 Heures du Mans au volant d’une Porsche en 2015, l’actuel pilote Force India s’est montré reconnaissant vis-à-vis de son écurie : « En cette fin de saison, je vais tout donner pour permettre à Force India d’atteindre la quatrième place du championnat constructeurs. Ce serait une formidable réussite pour toute l’écurie Force India, le plus grand succès de son histoire et un final merveilleux à notre aventure commune. »

Avant de penser à l’avenir, sur le principe du donnant-donnant. L’Allemand apporte son expérience de pilote depuis six saisons pour Williams, Sauber et Force India. En échange, « Hulk » accède enfin à une « top team », après avoir raté le coche une fois, lorsque Ferrari a hésité – un été seulement – à remplacer Fernando Alonso par Sebastian Vettel. « Nico est à un moment de sa carrière où il est conscient qu’il doit travailler avec un constructeur. Des projets potentiellement gagnants à moyen terme, il n’y en a pas 50. Il a vite compris qu’on était une piste intéressante pour lui », détaille Frédéric Vasseur.

Accroché dès le départ, le pilote Force India  Nico Hulkenberg a dû abandonner, lors du Grand Prix de Singapour, le 18 septembre. | JEREMY LEE / AFP

Deuxième pilote : Esteban Ocon ou Valtteri Bottas ?

Cette annonce va en provoquer d’autres. « Concrétiser [le transfert de] Nico était une étape importante pour nous. Maintenant on va entrer dans le vif du sujet pour le deuxième pilote. C’est une affaire de jours ou de semaines, maximum », a ajouté Frédéric Vasseur, vendredi 14 octobre. Chez Renault, les deux favoris pour accompagner Hülkenberg en 2017 sont le Français Esteban Ocon (Manor) et le Finlandais Valtteri Bottas (Williams). Mais tous deux sont suivis de près par l’écurie allemande, Toto Wolff étant l’agent de Bottas alors que Mercedes a pris Ocon sous contrat.

Parmi les autres pistes, Sergio Pérez, actuel coéquipier d’Hülkenberg, a prolongé chez Force India et Red Bull veut garder Carlos Sainz Jr, chez Toro Rosso. Chez Force India, en revanche, il y a désormais une place à prendre… Dans ce jeu de « baquets musicaux » qui s’annonce, une autre écurie va tenter de tirer son épingle du jeu, Williams, elle aussi motorisée par Mercedes. Felipe Massa arrêtant la F1, Bottas devrait rester – sauf s’il part chez Renault.