Alain Juppé au salon "Planète PME", le 17 octobre à Paris. | ALAIN JOCARD / AFP

« Rendre à la France son statut de puissance d’influence mondiale. » Tel est l’objectif d’Alain Juppé en matière de politique internationale. L’ex-ministre des affaires étrangères et candidat à la primaire de la droite a dit vouloir « faire rayonner la France dans le monde de demain », lundi 17 octobre, lors d’un discours à l’institut Montaigne (Paris). « Je ne me résoudrai pas à une France recroquevillée, craintive, à la traîne », a-t-il ajouté devant ce « think tank » d’obédience libérale, regrettant que le pays « sorte affaibli de la période qui s’achève ».

Au rang des priorités, le maire de Bordeaux cite « la sécurité » de la « nation » et en particulier « la lutte contre le terrorisme » et la « gestion internationale du phénomène migratoire ».
S’agissant de la lutte contre ledit terrorisme, il a expliqué qu’il essaierait « d’élargir et de consolider » la coalition internationale qui lutte contre Daech.

« En Syrie, nous sommes dans une impasse totale. Mais nous ne devons pas, là non plus, renoncer à l’exigence de justice et de paix pour le peuple syrien. »

« Les bombardements russes à Alep doivent cesser », a lancé M. Juppé, appelant de nouveau la Russie à « une solution politique ». « Attendre encore et bombarder toujours, avec l’illusion d’une victoire totale, c’est se rendre complices de crimes de guerre », a-t-il averti, pointant la « fuite en avant » de Moscou. Exhortant la Russie à « tourner la page de l’après guerre froide », l’ex-premier ministre a reproché au régime de Vladimir Poutine d’être allié « avec Assad, qui est responsable de la mort d’au moins 300 000 de ses compatriotes » et de vouloir « liquider toute opposition respectable au régime » syrien.

Confiant

M. Juppé a également jugé « nécessaire un accord israélo-palestinien pour que les droits des Palestiniens soient reconnus et respectés et qu’ils puissent disposer d’un Etat souverain, indépendant et libre ». Il s’est aussi dit prêt à « relancer » le projet européen et veut « rouvrir le débat citoyen » sur l’Europe en 2017, profitant du 60e anniversaire du traité de Rome avec « un congrès des consciences européennes ». Il souhaite également relancer « l’Europe politique et de la défense européenne ».

Au cours d’une séance de questions/réponses, il a évoqué la Chine, « un partenaire difficile », ou encore Hillary Clinton, « courageuse, travailleuse et ayant du caractère ». Interrogé sur un éventuel envoi de troupes françaises à Mossoul (Irak), il s’y est dit opposé. Il a aussi jugé « totalement inacceptables » les essais nucléaires en Corée du Nord. « Il faut durcir notre position », a-t-il dit, appelant également la Chine à « clarifier » la sienne.

Visiblement confiant en ses chances d’emporter la primaire de la droite des 20 et 27 novembre, il a annoncé à l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France qui lui donnait du « Monsieur le président » et l’interrogeait sur une future visite, qu’il « irait en Afrique »« après le 27 novembre ».