Dans la « jungle » de Calais, le 19 octobre, où est placardé l’avis d’évacuation. | DENIS CHARLET / AFP

A quelques jours du démantèlement annoncé de la « jungle » de Calais, le camp bidonville du Pas-de-Calais, quatre-vingts migrants l’ont quittée mardi 18 octobre pour reprendre des études à l’université de Lille. Recensés lors des maraudes sociales effectuées par l’Etat et les associations, les migrants sont déjà titulaires « au moins du bac » et majoritairement soudanais, selon François Guennoc, de L’Auberge des migrants, l’une des associations les plus actives de la « jungle ». Elle participe à ce projet dont l’initiative revient à un enseignant-chercheur.

La nouvelle a été annoncée par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué publié mardi 18 octobre : « Dans le cadre des préparatifs du démantèlement humanitaire du campement de la Lande, quatre-vingts étudiants ont quitté aujourd’hui Calais pour rejoindre le campus universitaire scientifique de Villeneuve-d’Ascq. » Le ministre annonce aussi qu’il leur rendra visite à l’université de Lille, jeudi 20 octobre.

Les futurs étudiants vont bénéficier « d’un parcours-type universitaire, qui débutera par un apprentissage intensif de la langue française. Après la période initiale de formation, ils pourront poursuivre un cursus universitaire classique dans la matière de leur choix », selon le ministre. Les étudiants seront hébergés dans un « centre d’accueil spécifique cogéré par le Crous et Adoma, à proximité de l’université », précise-t-il aussi.

Très peu de moyens ont été engagés jusqu’à présent pour l’accueil des étudiants réfugiés et demandeurs d’asile, qui a reposé pour l’essentiel sur les actions menées par les établissements sur leur budget et sur la mobilisation d’associations et de bénévoles.