Therese Johaug est l’une des skieuses de fond les plus réputées au monde. | CHRISTOF STACHE / AFP

La fondeuse norvégienne Therese Johaug, septuple championne du monde, contrôlée positive à un stéroïde qu’elle impute à un baume pour les lèvres, a été suspendue pour deux mois dans l’attente d’un examen approfondi de son cas, a annoncé mercredi l’Agence antidopage norvégienne.

La suspension, jusqu’au 18 décembre, de l’athlète de 28 ans signifie qu’elle ne pourra pas prendre le départ de la première épreuve de la Coupe du monde à Ruka (Finlande), les 26 et 27 novembre. « La raison de cette décision est que le comité en charge d’éventuelles poursuites au sein de l’agence est d’avis que l’athlète ne semble pas s’être comportée en toute innocence », a déclaré Anstein Gjengedal, président dudit comité, dans un communiqué. « Il est important de souligner qu’à ce stade nous n’avons pas pris position sur la question de la suspension [définitive] », a-t-il ajouté.

La skieuse a été contrôlée positive au clostébol, un stéroïde anabolisant interdit par l’Agence mondiale antidopage (AMA), lors d’un contrôle inopiné le 16 septembre. Selon la Fédération, elle aurait absorbé cette substance en appliquant une crème pour les lèvres, le Trofodermin, utilisée pour traiter des brûlures subies lors d’une séance d’entraînement en altitude en Italie à la fin d’août.

L’entourage médical n’aurait alors pas remarqué que cette crème contenait du clostébol. Le médecin de l’équipe nationale de ski, Fredrik Bendiksen, a endossé l’entière responsabilité et annoncé sa démission avec effet immédiat. L’agence a annoncé l’ouverture d’une procédure à son encontre.

Deuxième incident

In fine, c’est cependant l’athlète qui doit répondre des substances retrouvées dans son organisme. Son avocat, Christian Hjort, a indiqué cette semaine à la chaîne TV2 que le tube de Trofodermin lui avait été fourni dans son emballage d’origine, lequel comporte un avertissement montrant que le produit est sur la liste des substances interdites par l’AMA.

« Therese le prend mal, bien sûr, mais elle respectera la décision, a réagi M. Hjort mercredi. Nous allons maintenant nous concentrer sur le dossier lui-même [dans le but de] l’innocenter », a-t-il dit. Nous avons hâte que cette affaire soit totalement clarifiée et qu’elle soit traitée dans le détail aussi vite que possible. »

L’usage de stéroïdes anabolisants est passible de quatre ans de suspension. La skieuse a remporté sept titres mondiaux, dont trois l’hiver dernier (skiathlon 2 × 7,5 km, 30 km classique et relais 4 × 5 km). Elle détient aussi trois médailles olympiques, dont une en or décrochée avec le relais aux Jeux de Vancouver en 2010.

C’est le deuxième incident qui éclabousse la Fédération norvégienne de ski en quelques mois. A la fin de juillet, le fondeur Martin Sundby avait été suspendu pour deux mois et privé de sa victoire dans le Tour de Ski 2015 pour usage non autorisé de ventoline. La Fédération en avait, là aussi, assumé la responsabilité, ayant omis de demander une autorisation pour l’usage de cet anti-asthmatique.