Des dizaines de migrants se sont massés sur le toit d’un centre de rétention à Madrid, le 18 octobre. « Liberté », peut-on lire sur leur affiche. | JAVIER SORIANO / AFP

Plusieurs dizaines de migrants séjournant dans un centre de rétention pour étrangers de Madrid ont déclenché dans la soirée du mardi 18 octobre une mutinerie. « Nous ne savons pas le nombre exact, 30 ou 40, ils sont montés sur le toit, et la police est sur place et tente une médiation », a détaillé une porte-parole de la mairie.

Selon les médias locaux ce mouvement s’est déclenché vers 22 heures. Le centre est situé dans le quartier d’Aluche, dans le sud de la capitale espagnole. Selon le quotidien El Pais, les migrants avaient auparavant aveuglé des caméras de sécurité à l’intérieur de l’immeuble et cassé des meubles jusqu’à se frayer un chemin vers le toit.

« Une institution en échec »

La maire de Madrid Manuela Carmena, une ancienne juge de gauche, a déclaré qu’elle était prête à tenter une médiation si la préfecture lui en faisait la demande. « Je suis encore inquiète face aux événements au CIE (Centre de rétention), en contact avec la préfète Concha Dancausa », a-t-elle écrit sur son compte Twitter : « Les droits de l’Homme sont la priorité. »

Sur le réseau social, le responsable de la sécurité au sein de la municipalité, Javier Barbero, a, quant à lui, dénoncé ces centres : « une institution en échec ». Il a en outre souligné que la priorité était la « santé et les droits de l’Homme des personnes », dans un tweet qu’il a conclu par « CiesNO », non aux CIE.

6 500 personnes en 2015

Certaines organisations des droits de l’Homme sont en campagne pour la fermeture de ces structures en Espagne, y dénonçant les mauvaises conditions de séjour des étrangers. Dans la nuit de mardi à mercredi des militants s’étaient ainsi massés devant le lieu, criant « liberté, liberté ».

Quelque 6 500 personnes sont passées en 2015 par les sept centres de rétention existant en dans le pays, selon un rapport diffusé en septembre par le service jésuite d’attention aux migrants (SJM). Ces structures accueillent essentiellement des étrangers n’ayant pas de titre de séjour et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. Mais l’ONG y a aussi trouvé des malades, des victimes de traite d’êtres humains, des mineurs et des demandeurs d’asile.