Nathalie Kosciusko-Morizet s’est prononcée mercredi pour « un accord large » avec le centre, incluant le MoDem de François Bayrou, en vue des législatives de 2017. « Je souhaite qu’on ait un accord large », a ainsi déclaré la candidate à la primaire de la droite lors de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP.

Ce faisant, la députée de l’Essonne se démarque fortement de Nicolas Sarkozy, qui refuse de tendre la main à François Bayrou depuis que ce dernier a choisi en 2012 de voter à titre personnel pour François Hollande. « Si, en 2017, nous excommunions, nous damnons pour l’éternité tous ceux qui n’ont pas voté Nicolas Sarkozy en 2012, vous savez quoi ? il se passera la même chose qu’en 2012, nous serons minoritaires, nous ne gagnerons pas », a fait valoir la députée de l’Essonne qui assure n’avoir jamais utilisé le mot « traître » à l’attention de François Bayrou.

La candidate qui défend « une droite de progrès, une droite ouverte » estime, comme Alain Juppé, que la primaire doit être la plus large possible. « Si on veut gagner en 2017, il faut qu’on rassemble, notamment des gens qui ont voté François Hollande, donc qui sont en effet des déçus de l’actuel président », a-t-elle précisé, en se démarquant une fois encore de Nicolas Sarkozy.

Les « vrais sujets »

Dans les débats de la primaire où sept candidats concourent, Nathalie Kosciusko-Morizet se donne pour mission de porter ce qu’elle appelle les vrais sujets : « Je ne rencontre pas dans les meetings que je fais de Français obsédés de savoir si leurs grands-parents sont gaulois, s’il va y avoir un menu de substitution dans la cantine ou si on va un jour supprimer le droit du sol », a- t- elle fait valoir en précisant : « Pour moi le sujet essentiel ce sont les transformations majeures dans la société, dans l’économie…. Les Français sont dedans, pas les politiques », a t elle déploré en lançant cette pique à Nicolas Sarkozy qui se targue d’être le porte-parole de la majorité silencieuse. « La majorité silencieuse sait ce qu’est le Bon Coin ! »

Interrogée sur les manifestations de policiers qui bravent depuis lundi soir leur devoir de réserve, la députée de l’Essonne a dit comprendre « leur exaspération ». Elle s’est prononcée pour « une extension de la légitime défense » en jugeant anormal « que les règles « soient si différentes pour les policiers et les militaires ». Si on dit qu’on est « en état de guerre, il faut en tirer les conséquences », a- t -elle ajouté en précisant que dans certaines situations à risques, un policier devrait pouvoir avoir le droit de tirer sur son agresseur avant d’être attaqué.