Le député européen Yannick Jadot, 49 ans, lors d’un meeting le 28 septembre 2016. | NICOLAS TUCAT / AFP

Le député européen Yannick Jadot, 49 ans, arrive en tête du premier tour de la primaire des écologistes, mercredi 19 octobre. Michèle Rivasi, 63 ans, également députée européenne, s’est aussi qualifiée pour le second tour, éliminant l’ex-ministre et patronne des Verts Cécile Duflot.

Avec ce coup de théâtre dont les écologistes sont familiers lorsqu’ils organisent des primaires, le second tour verra donc s’opposer le 7 novembre deux élus issus de la société civile et se tenant éloignés des luttes et tractations d’appareil.

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Cécile Duflot « déçue »

La députée de Paris et ancienne ministre du logement, Cécile Duflot, ainsi que la députée européenne Karima Delli sont, elles, éliminées.

Dans une déclaration publiée sur Facebook, celle qui était donnée favorite se dit « déçue ». Si elle ne donne pas de consigne pour le second tour, elle assure qu’elle sera « de tous les combats pour l’écologie » et qu’elle soutiendra « celle ou celui qui sera désigné » le 7 novembre.

« Nous avons besoin d’une candidature écologiste qui tienne bon dans la tempête de 2017. Chacune et chacun fera son choix entre les deux candidatures arrivées en tête. Pour ma part, je soutiendrai comme je m’y suis engagée celle ou celui qui sera désigné. »

Cécile Duflot n’était pas plébiscitée par le noyau dur des écologistes, son statut d’ancienne ministre du Logement de François Hollande, notamment, lui ayant attiré de nombreuses critiques en interne. Mais la députée de Paris avait mené une campagne très active, en particulier sur les réseaux sociaux.

Parti affaibli

Yannick Jadot, ancien de Greenpeace et proche des milieux associatifs, vise la brèche politique ouverte par le renoncement de Nicolas Hulot et fédère une bonne partie des mécontents d’EELV, hostiles à Cécile Duflot.

L’enjeu sera de taille pour le vainqueur de la primaire qui aura la lourde tâche de représenter à la présidentielle de 2017 un parti très affaibli par le départ de nombreux cadres l’an dernier. Les finalistes de la primaire veulent faire mentir les sondages les créditant d’un score inférieur à 3 % à la présidentielle du printemps.

Soupçons d’irrégularités

Pour cette primaire, 17 000 personnes se sont inscrites au scrutin par voie postale, alors que le parti compte 7 000 adhérents. Mais seuls 13 000, environ, ont voté. Lors du précédent scrutin interne pour la présidentielle de 2012, 31 000 personnes s’étaient inscrites au scrutin, dont 14 000 adhérents.

Les révélations publiques d’irrégularités - en particulier l’absence de vérification des identités - ont jeté une ombre sur le premier tour. « A la marge, on peut toujours frauder », a dit au Monde David Cormand, secrétaire national d’EELV. « Mais cela ne peut pas entacher la régularité du vote ».