Le déraillement d’un train de passagers bondé a fait au moins trois morts, selon un premier bilan, vendredi 21 octobre, au Cameroun.

Un responsable de la compagnie ferroviaire publique Camrail a fait état pour sa part de « nombreux blessés ». « Nous sommes toujours en phase d’évaluation de la situation. Nous ne pouvons même pas donner de bilan provisoire », a-t-il déclaré.

La société française Bolloré Railways, qui gère la concession Camrail, a confirmé sur sa page Facebook qu’un accident s’était produit près de la gare d’Eseka, 120 km à l’ouest de Yaoundé, la capitale. Le train effectuait la liaison entre Yaoundé, la capitale, et le port de Douala.

« Il y a eu un bruit sourd. J’ai regardé derrière moi et les wagons derrière nous ont quitté les rails et commencé à s’empiler les uns sur les autres. Il y avait beaucoup de fumée », a constaté un journaliste de l’agence de presse Reuters qui voyageait en tête du train. Joint par Le Monde Afrique, il poursuit : « Les wagons de derrière ont fait des tonneaux tandis que le notre, tracté par une locomotive devenue folle, a fini par se stabiliser cinq kilomètres plus loin, dans un bosquet. »

Avant le départ, ce journaliste a été averti par un employé de la compagnie que huit wagons supplémentaires avaient été ajoutés au train, qui comptait normalement neuf voitures, afin d’embarquer des passagers en plus.

Route paralysée

L’un des principaux axes routiers de l’Afrique centrale était paralysé vendredi à cause de l’arrêt total du trafic routier entre les deux grandes villes du Cameroun, Yaoundé et Douala, en raison de l’effondrement d’un pont après de fortes pluies.

La route a été coupée dans les deux sens au niveau de Matomb, à 68 km de Yaoundé, à la suite de l’« effondrement d’une buse métallique sur la RN3 [route nationale numéro 3] », a annoncé le ministère des travaux publics.

La route reliant le port de Douala, capitale économique, à Yaoundé est l’une des plus importantes du pays par la densité du trafic. Les importations vers le Tchad et la Centrafrique transitent aussi par cet axe, par ailleurs l’un des plus dangereux du Cameroun en termes d’accidents.

Le Cameroun a lancé en 2014 la construction d’une première autoroute dans le pays, reliant les deux villes, mais les travaux qui devaient s’achever en 2018 piétinent.

« On est en train d’abattre les arbres pour créer un pont piéton afin que les gens commencent à traverser à pied », a expliqué Martial Missimikim, responsable d’une ONG de sécurité routière, Securoute, joint sur place depuis Yaoundé. De nombreux voyageurs et automobilistes étaient bloqués de part et d’autre de la route, attendant le retour à la normale.