Des dizaines de tentes installées dans le jardin des Olieux, à Lille, le 30 août 2016. | DENIS CHARLET / AFP

Le tribunal administratif de Lille a donné son accord, jeudi 20 octobre, à l’évacuation des cent cinquante et un migrants vivant dans un parc de la ville, et a ainsi rejeté le recours qu’ils avaient formé pour s’opposer aux solutions de relogement proposées par l’Etat.

Le tribunal, saisi le 11 octobre en référé, estime dans son ordonnance que « les solutions » de l’Etat « destinées à mettre à l’abri » les migrants occupant le parc des Olieux sont applicables « immédiatement ». Ils doivent être répartis dans une auberge de jeunesse à Dunkerque, dans un centre de répit temporaire à Cassel, situé à 50 km de Lille, et dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA).

L’avocate des migrants, Me Emilie Dewaele, a jugé que les solutions de relogement proposées par l’Etat étaient « insuffisantes ». « Quatre-vingt-deux places ont été proposées pour cent cinquante et une présentes dans le parc (…) et les lieux désignés ne sont pas en adéquation avec les besoins des mineurs isolés », a-t-elle fait valoir lors de l’audience. D’autant que ces mineurs « sont scolarisés » à Lille ce qui « reviendrait à briser les liens sociaux » qu’ils y ont développés, selon elle.

« Aucune utilité »

L’avocate a plaidé pour que l’Etat « procède à la réquisition d’un ou de plusieurs bâtiments pouvant accueillir cent cinquante et une personnes avec la mise en place d’un accompagnement adapté » dans la métropole lilloise. « Aucune utilité », a répondu le tribunal administratif.

Depuis le début de 2015, plusieurs dizaines de migrants, dont une majorité de mineurs, originaires principalement d’Afrique sub-saharienne (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal), se sont installées dans le jardin des Olieux, un parc de 8 000 m² situé dans le quartier populaire de Moulins.

Le 1er septembre, la Métropole de Lille (MEL) avait été déboutée de sa demande en référé d’expulsion de ces migrants du parc à cause de « l’absence de toute solution de relogement annoncée ».