Destruction de larves de moustiques pour endiguer l’épidémie de Zika à Cayenne, Guyane, en février 2016. | JODY AMIET / AFP

« La fin de la phase épidémique de Zika pour l’ensemble de la Guyane » a été actée vendredi 21 octobre par son préfet, Martin Jaeger, « suite à l’avis du comité d’experts des maladies infectieuses et émergentes ».

Sur neuf mois d’épidémie, les médecins sentinelles estiment à près de 10 000 le nombre de patients ayant consulté pour une contamination par le Zika, selon le bulletin épidémiologique de l’Institut de veille sanitaire (INVS) du 6 octobre. Aucun décès n’a été rapporté. Durant l’épidémie, « 1 105 » femmes enceintes ont été infectées par le virus, rapporte l’INVS. En comparaison, en 2015, plus de 6 900 accouchements ont été enregistrés en Guyane.

Pour l’ensemble de la Guyane, à ce jour, « il a été répertorié quatre cas de syndrome de Guillain-Barré chez des personnes positives pour le Zika. Il y a eu deux cas de microcéphalie chez des enfants de mère contaminée. De plus, huit autres cas de malformations cérébrales chez des fœtus de mères positives ont été enregistrés », a détaillé Anne-Marie McKenzie, directrice de la santé publique et de la veille et sécurité sanitaire à l’agence régionale de santé. « La responsabilité de l’infection dans la survenue de ces complications n’est pas formellement établie pour tous les cas », a-t-elle ajouté.

Suivi des enfants nés de mères infectées

Selon les premières estimations, le risque « d’anomalies », comme des malformations congénitales, des microcéphalies, est de l’ordre de « 1 % » pour un fœtus ou nouveau-né dont la mère a été infectée par le Zika en Guyane pendant sa grossesse, a révélé le média guyanais Guyaweb. Désormais, les autorités vont enclencher un protocole adapté aux enfants nés de femmes infectées. Selon Guyaweb, « un millier d’enfants » seraient concernés par ce protocole de suivi du développement neurologique, notamment.

Face à l’épidémie de Zika, la ministre de la santé, Marisol Touraine, avait annoncé en février la mise en place d’un « protocole de suivi adapté des grossesses ». « Une formation petite enfance est prévue pour axer l’information sur le suivi des enfants, sur la vigilance, quand la maman a eu le Zika », a expliqué l’ARS.

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« Il va être proposé une prise en charge spécialisée à l’hôpital en lien avec la médecine libérale, en fonction des bilans faits à la naissance », a précisé la présidente du réseau Périnat de Guyane, la docteure Anne Favre. « Une prise de sang » au premier anniversaire du nourrisson qui aura été déclaré Zika positif à la naissance sera notamment pratiquée, a-t-elle dit. « Le surcroît de travail est considérable, la tâche est énorme, mais le circuit de prise en charge des enfants et en cours de formalisation », a-t-elle ajouté.

Comprendre l’épidémie de virus Zika
Durée : 06:28
Images : Universcience.