Yannick Jadot repond aux journalistes, lors de la soirée de résultats du premier tour de la primaire Europe Ecologie-Les Verts, le 19 octobre. | Julien Muguet pour « Le Monde »

« Dans les mois qui viennent, très clairement, je refuse » l’alliance avec les socialistes, a déclaré Yannick Jadot sur France Inter dimanche 23 octobre. L’eurodéputé, qualifié pour le second tour de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), exposait son projet de refondation de l’écologie politique visant à « gagner en 2022 ».

Il fonde ce refus sur le constat que « ce gouvernement a totalement tourné le dos à l’écologie », lui reprochant en particulier sa politique nucléaire et son manque d’engagement pour les énergies renouvelables.

M. Jadot sera opposé au second tour de la primaire d’EELV, le 7 novembre, à la députée européenne Michèle Rivasi, ancienne députée apparentée Parti socialiste (PS), qui a déjoué les pronostics en se qualifiant aux dépens de l’ancienne ministre Cécile Duflot, bien plus médiatique.

Ligne autonome

Au début d’octobre, M. Jadot disait être favorable à « des alliances de fond qui transforment la société », et précisait qu’elles pourraient être conclues avec le PS ou d’autres forces politiques.

Plus généralement, il a défendu une ligne écologiste clairement autonome : « Moi, je ne suis pas socialiste, je ne suis pas gauchiste, je ne suis pas droitier, je ne suis pas centriste, je suis écolo, c’est énorme et c’est tellement mieux. » Il s’est proposé de remettre « l’écologie au cœur de notre discours en évitant les jeux, les zigzags tactiques ».

M. Jadot s’est distingué des autres candidats de la primaire écologiste en plaidant un « réalisme » qui lui a fait dire qu’il ne se voyait pas en mesure de remporter la présidentielle dans six mois. Il a exposé un projet de plus long terme.

« Je dis qu’on ne va pas gagner en 2017, mais je veux qu’on gagne en 2022, je veux qu’on change, qu’on arrive à conquérir la société française sur nos propositions
Et pour ça il faut qu’on ait une candidature jusqu’au premier tour [de la présidentielle], voire plus si affinités, et dans les 577 circonscriptions [législatives] ; ça veut dire d’abord reconquérir son électorat. »