Cyrus Mistry lors du lancement du site « Tata Cliq », à Bombay (Inde), le 27 mai. | PUNIT PARANJPE / AFP

Le conseil d’administration de la société Tata Sons, principal actionnaire des différentes sociétés Tata, « a remplacé M. Cyrus P. Mistry en tant que PDG de Tata Sons. La décision a été prise aujourd’hui à l’occasion d’une réunion du conseil d’administration », a fait savoir le groupe dans un communiqué. Cette annonce du conglomérat indien était inattendue.

Cyrus Mistry est remplacé à titre provisoire par l’industriel Ratan Tata, 78 ans, figure historique de la famille, auquel il avait succédé. M. Tata devrait rester à ce poste jusqu’à la nomination officielle d’un successeur. Le processus devrait prendre quatre mois, selon le communiqué. Certains analystes prédisent que Noel Tata, le demi-frère de Ratan Tata, est pressenti pour reprendre in fine la direction du conglomérat.

Vieux d’un siècle et demi, le groupe Tata est l’un des plus prestigieux conglomérats familiaux en Inde, présent aussi bien dans le secteur des services informatiques (Tata Consultancy Services) que dans l’automobile (Tata Motors), la sidérurgie (Tata Steel) ou encore et l’hôtellerie de luxe.

Des difficultés auraient « frustré » Ratan Tata

L’activité du groupe souffre toutefois de la baisse des prix des matières premières et de la volatilité des monnaies. Ainsi, son chiffre d’affaires pour l’exercice décalé 2015-2016 (clos fin mars) était en recul de 4,6 %, s’élevant à environ 103 milliards de dollars.

Par ailleurs, « Tata Motors n’a pas une assise solide [son bénéfice net a chuté de 57 % au premier trimestre de son exercice 2016-2017], et Tata Steel fait face à des difficultés », relève un analyste souhaitant garder l’anonymat. En effet, la branche sidérurgique est handicapée par des actifs lourdement déficitaires en Grande-Bretagne. Selon ce même analyste, Cyrus « Mistry n’orientait pas les diverses entreprises de manière individuelle, ce qui a sans doute frustré Ratan Tata, qui a repris les commandes ».