Les policiers ont été agressés le 8 octobre à un carrefour à problèmes en bordure de la cité difficile de la Grande Borne. | THOMAS SAMSON / AFP

Les deux policiers gravement brûlés le 8 octobre lors d’une attaque aux cocktails Molotov à Viry-Châtillon (Essonne) sont « hors de danger », mais le traitement de leurs séquelles sera « très long », a annoncé lundi 24 octobre le professeur Maurice Mimoun, chef du service de chirurgie plastique, esthétique et traitement des brûlés de l’hôpital où ils ont été admis.

« Les deux sont sauvés. (…) Ça ne veut pas dire que le traitement est terminé au niveau des blessures fonctionnelles et esthétiques. Leur parcours médical n’est pas terminé. »

Quatre policiers ont été agressés à un carrefour à problèmes en bordure de la cité difficile de la Grande Borne, un quartier à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et Grigny classé en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Ils étaient postés à un feu tricolore où se produisent fréquemment des vols à la portière avec violence.

Greffes de peau

Le plus grièvement touché, un adjoint de sécurité de 28 ans, est sorti mercredi du coma artificiel dans lequel il avait été plongé, a expliqué le professeur Mimoun. « Maintenant, il s’exprime avec nous », mais reste hospitalisé en chambre stérile, a-t-il ajouté.

Le policier a subi des « greffes de peau sur les deux mains, prises sur le cuir chevelu pour qu’il y ait le moins de marques possibles, a raconté le médecin. Il en a encore pour quelques semaines au centre de brûlés, je pense, et puis il ira dans un centre de rééducation. »

Sa collègue, une gardienne de la paix de 39 ans, présente dans la même voiture prise pour cible, a quitté l’hôpital mardi.

L’attaque a laissé d’importantes séquelles sur le visage et les mains des deux principales victimes. « Maintenant, ils vont affronter la deuxième partie, c’est le traitement des séquelles, la rééducation, éventuellement d’autres interventions pour retrouver la mobilité des mains et l’esthétique des mains et du visage », a détaillé le professeur Mimoun, qui se montre très réservé sur l’avenir des deux patients.

« On va tout faire pour les deux, mais il est très difficile de savoir les évolutions cicatricielles à l’avance. Il va falloir les surveiller de très près et pendant plus d’une année », a-t-il conclu.

Mouvement de grogne

Dans cette affaire, la quinzaine d’agresseurs n’ont pour l’instant pas été retrouvés par la police. Une information judiciaire a été ouverte vendredi pour tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publiques commises en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.

Cette agression a provoqué un spectaculaire mouvement de grogne dans la police, avec des rassemblements nocturnes quotidiens dans plusieurs villes de France depuis le 17 octobre. Les policiers en colère réclament notamment plus d’effectifs et de moyens matériels, des peines sévères pour leurs agresseurs, ou la révision des règles de légitime défense.