Le cabinet Harvest Law a déposé lundi un recours au nom de 527 acheteurs de Note 7. | JOHN MACDOUGALL / AFP

Un cabinet d’avocats sud-coréen a annoncé un recours collectif en justice contre Samsung pour exiger des dédommagements du géant sud-coréen dans le fiasco de ses téléphones Galaxy Note 7 aux batteries explosives.

Le cabinet Harvest Law a déposé lundi 24 octobre un recours au nom de 527 acheteurs de Note 7. Il demande pour chacun 500 000 wons de dommages et intérêts (403 euros) afin de compenser la perte de temps lors de la désastreuse opération de rappel de ces appareils.

Ces sommes – même cumulées – sont minimes pour le géant sud-coréen. Mais ce recours ternit encore un peu plus la réputation d’une compagnie habituée à être considérée comme le nec plus ultra du monde des affaires et traitée comme tel.

Cette vulnérabilité nouvelle est soulignée par la décision d’un cabinet de conseil en investissements de recommander aux actionnaires de voter contre la nomination au conseil d’administration de Samsung de J. Y. Lee, vice-président de Samsung Electronics et héritier présomptif de l’empire familial.

Des milliers de clients supplémentaires ?

Peter Koh, avocat de Harvest Law, a expliqué mardi le recours par la colère croissante des consommateurs. « Jusqu’à présent, une centaine de personnes nous rejoignaient chaque jour, mais plus de 300 acheteurs ont signé hier », a dit M. Koh, qui s’attend à représenter 3 000 clients supplémentaires.

D’après l’avocat, les acheteurs de la phablette – intermédiaire entre un smartphone et une tablette – Galaxy Note 7 ont « clairement » été affectés par l’opération de rappel, contraints à se rendre de multiples fois en magasin, et à louer ou acheter d’autres téléphones après l’interdiction de l’appareil sur les vols internationaux.

Début septembre, le premier fabricant mondial de smartphones avait été contraint d’ordonner le rappel planétaire de 2,5 millions de Note 7 parce que plusieurs spécimens avaient pris feu ou explosé.

L’impact de cette crise aurait pu être contenu si certains des appareils distribués en remplacement des premiers modèles défectueux n’avaient pas eux aussi commencé à s’enflammer, poussant Samsung à abandonner la production de ce qui devait être son modèle phare.

Samsung propose désormais aux acheteurs de les rembourser intégralement ou d’échanger leur Note contre un autre de ses téléphones, en plus d’un bon d’achat de 30 000 wons (25 euros). Lundi, il a également annoncé que ceux qui choisiraient l’échange bénéficieraient d’une remise de 50 % sur les nouveaux Note 8 ou S8 devant sortir l’année prochaine.

Par ailleurs, une plainte similaire est en cours aux Etats-Unis. Selon Reuters, elle a été déposée par un utilisateur affirmant souffrir de brûlures sévères après l’explosion de son Galaxy Note 7.