La baisse du chômage observée en septembre 2016 est la plus forte depuis le mois de novembre 2000. | Pôle emploi/FLICKR/CC BY 2.0

Après la mauvaise surprise du mois d’août, les chiffres du chômage de septembre étaient particulièrement attendus. Ceux publiés mardi 25 octobre par Pôle emploi et le ministère du travail devraient réjouir le gouvernement tant ils sont bons.

Au mois de septembre, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) a diminué de 66 300 personnes en France Métropolitaine, par rapport au mois d’août. Cela représente un recul de 1,9 % sur trente jours, la plus forte baisse enregistrée depuis le mois de novembre 2000.

De quoi largement compenser les 50 000 chômeurs supplémentaires inscrits à Pôle emploi au mois d’août. Le mauvais chiffre, dû principalement aux soubresauts traversés par le secteur du tourisme, avait laissé les observateurs perplexes quant à la capacité du gouvernement de François Hollande à faire vraiment baisser le chômage.

En tout, c’est-à-dire en comptant les travailleurs en activité réduite et les chômeurs en formation, le nombre de demandeurs d’emploi en France métropolitaine s’établit donc à 6,2 millions de personnes pour le mois de septembre.

Sur les trois derniers mois, période de statistique la plus significative selon les économistes, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a baissé de 35 200 personnes, soit un recul de 1 %. Il s’agit du troisième trimestre consécutif de baisse, une première depuis 2008.

« Au total, depuis le début de l’année, relève le ministère du travail dans un communiqué, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a diminué de 90 000. Malgré des variations mensuelles parfois fortes, ce sont donc 10 000 personnes qui sortent chaque mois, en moyenne, de la catégorie A. »

« Tendance de fond favorable »

« Avec moins 90 000 demandeurs d’emploi depuis le début de l’année, la tendance est bonne, explique-t-on rue de Grenelle. Nous nous dirigeons vers les prévisions de l’Unedic, soit 124 000 chômeurs de moins pour 2016. »

Ces bons résultats seraient dus à un double effet : moins de nouveaux entrants à Pôle emploi, donc moins de nouveaux chômeurs, d’une part (-5,5 %). Et plus de sorties pour reprise d’emploi, soit plus de personnes embauchées, d’autre part (+15,4 %).

Des chiffres cohérents avec les statistiques récemment publiées par l’Insee : au troisième trimestre, le nombre d’embauches en CDI a augmenté de 21 000 par rapport au trimestre précédent, soit une hausse de 2,4 %.

« Nous avons toujours souligné la très forte variabilité des chiffres mensuels et la nécessité de se concentrer plus rigoureusement sur les évolutions de moyen et long termes, a rappelé Myriam El Khomri, ministre du travail, dans un communiqué : nous nous réjouissons naturellement que ces dernières données viennent consolider une tendance de fond favorable. Il s’agit du troisième trimestre consécutif de baisse, ce qui n’avait pas été constaté depuis début 2008. Ce résultat nous encourage à poursuivre nos efforts, en particulier en matière de formation des demandeurs d’emploi et de soutien à nos TPE-PME. »