Des policiers qui manifestent à l’appel des syndicats, le 25 octobre à Rennes (Ille-et-Vilaine). | DAMIEN MEYER / AFP

Ils voulaient reprendre la main sur le mouvement de grogne des policiers, les syndicats ont pourtant peu mobilisé mardi 25 octobre. Alliance (premier syndicat de gardiens de la paix), Synergie Officiers, l’UNSA et des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) ont appelé à « des rassemblements silencieux » devant les palais de justice, chaque mardi de 13 heures à 13 h 30.

Mais en ce premier mardi de protestation, peu ont répondu à l’appel : les policiers étaient environ 150 à Paris, une centaine à Bobigny (Seine-Saint-Denis), une quarantaine à Lille et Toulouse, une trentaine à Marseille et Lyon, une cinquantaine à Rennes et Carcassonne, une vingtaine à Rouen et Ajaccio, une quinzaine à Strasbourg.

En parallèle, les manifestations qui se déroulent hors cadre syndical chaque soir depuis neuf jours un peu partout en France, elles, rassemblent. Ils étaient encore quelques centaines de policiers lundi soir à Paris, entre 200 et 300 à Toulouse, ou 300 à Béthune (Pas-de-Calais). Ces policiers protestataires ont par ailleurs appelé à manifester mercredi devant l’Assemblée nationale. Ils réclament notamment plus d’effectifs et de moyens matériels.

Ce que réclament les syndicats

Les syndicats, dont les représentants seront reçus mercredi à 18 heures par François Hollande, entendent mettre à l’agenda la « révision du cadre juridique d’emploi des armes » et la « mise en place de peines plancher pour les agresseurs », créées sous la droite et abrogées sous François Hollande.

L’intersyndicale réclame également « l’alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l’autorité publique sur celle des outrages à magistrats, dont les peines sont doubles ».

Urvoas dément tout laxisme

Réagissant à cette mobilisation, mardi, à l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la justice, a réfuté tout « laxisme ». « Il en va du laxisme comme de la météo, il y a la réalité et la température ressentie », a estimé le garde des sceaux.

Chiffres à l’appui, il a indiqué que l’an dernier 17 860 condamnations avaient été prononcées pour des infractions contre des personnes dépositaires de l’autorité publique. « 15 % d’entre elles sanctionnaient des violences contre les policiers, 72 % de la rébellion et 8 % des menaces », a-t-il détaillé, soulignant qu’en ce qui concerne les agressions les plus graves, « celles qui emportent une interruption temporaire de travail (ITT) de huit jours, dans 90 % des cas ce sont des peines fermes qui sont prononcées, dans 60 % des cas cela dépasse huit mois ».