Des partisans du président Maduro tentent de pénétrer dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, le 23 octobre, à Caracas. | JUAN BARRETO / AFP

Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l’opposition de centre droit, a approuvé, mardi 25 octobre, l’ouverture d’un procès en destitution contre le président socialiste Nicolas Maduro. Les députés ont adopté « l’ouverture d’une procédure contre Nicolas Maduro » afin d’examiner sa « responsabilité pénale, politique et son abandon de poste », indique la résolution.

L’Assemblée nationale avait déjà engagé ce week-end une procédure visant à traduire le chef de l’Etat socialiste devant la justice. Mais l’interruption de la séance par des manifestants progouvernement avait conduit le Conseil national électoral (CNE) à bloquer la procédure d’organisation d’un référendum de destitution du président Maduro, en suspendant la campagne qui devait permettre à l’opposition de réunir les 4 millions de signatures nécessaires à sa tenue.

Pénurie de 80 % des aliments et médicaments

L’opposition reproche au chef de l’Etat, héritier politique du défunt Hugo Chavez (1999-2013), d’avoir fait sombrer ce pays producteur de pétrole en plein naufrage économique, en n’ayant pas su prévoir la chute des cours du brut ni y réagir à temps.

Un émissaire du pape François a affirmé, hier, l’amorce d’un « dialogue national » entre les représentants du gouvernement et l’opposition, qui a aussitôt démenti la nouvelle.

Au quotidien, cette crise a des conséquences désastreuses pour les Vénézuéliens, obligés de patienter des heures face à des supermarchés et pharmacies aux rayons presque vides ou aux produits aux tarifs inabordables.

Les pénuries concernent 80 % des aliments et des médicaments, et l’inflation, totalement incontrôlable, est évaluée par le FMI à 475 % cette année et devrait s’élever à 1 660 % en 2017.