Alain Soral à Paris, en mars 2015. | LOIC VENANCE / AFP

Le hackeur franco-israélien Grégory Chelli, surnommé Ulcan, a piraté le site Internet du polémiste antisémite Alain Soral, Egalité et Réconciliation. Il a commencé à divulguer en ligne, dans la soirée de mardi 25 octobre, une partie de sa base de données. Des noms, des numéros de téléphone, les adresses électroniques et postales d’administrateurs et de membres de l’association ont été révélés. Les mots de passe des utilisateurs présents dans la base de données sont en revanche chiffrés.

Pour l’heure, une centaine de personnes sont concernées. Grégory Chelli dit disposer d’une base de données de 80 000 noms. Cela concernerait aussi bien des membres d’Egalité et Réconciliation que des personnes ayant acheté à un moment ou à un autre des produits — livres, nourriture, etc. — vendus par le site et ses succursales.

« En France, le premier site politique français est tenu par un extrémiste. J’exige sa fermeture », explique Grégory Chelli au Monde. L’homme menace de contacter les employeurs des personnes concernées par ses « divulgations » pour tenter de les mettre en difficulté.

8 100 000 visites par mois

Selon une étude publiée par le sociologue Antoine Bevort, professeur au CNAM, sur un blog de Mediapart, Egalité et Réconciliation serait le « site politique » le plus consulté de France avec près de 8 100 000 visites par mois. La méthodologie de ce classement, qui repose sur l’outil américain Alexa, est cependant contestable. Cet outil basé sur un échantillon d’utilisateurs, majoritairement américains, a tendance à mésestimer les audiences des sites non anglophones.

Ce n’est pas la première fois qu’Ulcan s’en prend à Alain Soral. Par le passé, le hackeur avait appelé la mère de la compagne du polémiste pour lui faire croire que sa fille se trouvait dans le coma. Il affirme par ailleurs au Monde avoir déjà révélé l’adresse d’Alain Soral et « fait casser des carreaux chez lui ». Grégory Chelli, qui vit en Israël, s’en est également pris par le passé à plusieurs journalistes, qu’il a menacés et harcelés par téléphone, les accusant de parti pris propalestinien.

Les deux auteurs suspectés de la fausse alerte à la bombe à l’église Saint-Leu de Paris, en septembre, avaient dit s’être inspirés de ses actions. Ulcan s’en était désolidarisé, s’adressant d’abord à l’un d’entre eux sur un ton apaisé : « Ça arrive de faire des bêtises, surtout à ton âge, l’important est de prendre conscience que ton geste était dangereux et inutile. » Mais le Franco-Israélien, après avoir vu des insultes antisémites sur le compte Facebook du mineur, avait ensuite divulgué le prénom et le numéro de téléphone de l’un d’eux.