Qandala, petite localité portuaire du Puntland, a été arrachée, jeudi 27 octobre, aux mains de djihadistes, selon des sources locales. La veille, des combattants de l’Etat islamique (EI) avaient revendiqué sa conquête. Plusieurs dizaines d’hommes armés en avaient pris le contrôle mercredi matin.

« Nous avons pu établir que Qandala est tombée ce matin. Des miliciens islamistes en armes ont investi la localité et dit à la population qu’ils la contrôlaient désormais », avait déclaré par téléphone à l’AFP un chef coutumier, Mohamed Muse, depuis la ville de Bossasso, à environ 70 km de Qandala. Ce qu’a confirmé Abdiweli Adan, un habitant du village voisin de Karin :

« Des pêcheurs des environs de Qandala rapportent que la ville a été prise et qu’ils ne sont pas partis en mer aujourd’hui. Les combattants islamistes ont pris position le long de la côte et dans plusieurs endroits de la bourgade mais nous ne savons pas exactement qui ils sont. »

Mais l’agence de propagande de l’EI, Amaq, avait entre-temps revendiqué la prise de Qandala par « des combattants de l’Etat islamique » et le contrôle du port. Une partie de la population a fui.

Armes interceptées

Les autorités de la région semi-autonome du Puntland n’ont toujours pas officiellement commenté cette attaque.

Très présents dans le sud et le centre de la Somalie, les insurgés islamistes Chabab, affiliés à Al-Qaida, ne sont quasiment pas implantés au Puntland.

En revanche, la région semi-autonome abrite un petit groupe de combattants – une centaine tout au plus selon les analystes – dirigé par le Somalien Abdulqadir Mumin, un ancien membre des Chabab qui a fait défection au profit du groupe Etat islamique en octobre 2015.

On ignorait mercredi les motifs de la prise de Qandala, qui est située sur le golfe d’Aden, en face des côtes yéménites.

Plusieurs cargaisons d’armes ont été interceptées cette année par des bâtiments, appartenant à une mission navale internationale contre le terrorisme, dans le golfe d’Aden à bord de navires dont on ignore s’ils faisaient route vers la Somalie ou le Yémen.

En mars, un groupe de plusieurs dizaines de combattants Chabab avait accosté au Puntland depuis le sud de la Somalie et brièvement pris le contrôle de plusieurs villages côtiers, avant d’être tués ou capturés par les forces de sécurité du Puntland.

Le Puntland a déclaré son autonomie en 1998, sans toutefois faire sécession de la Somalie, contrairement à son voisin, le Somaliland, qui a proclamé son indépendance dès 1991.