L’ancien PDG du groupe Tata, Cyrus Mistry, à Bombay (Inde), le 27 juin 2014. | INDRANIL MUKHERJEE / AFP

Cyrus Mistry n’a pas digéré son renvoi. Après avoir été brutalement évincé lundi, jeudi 27 octobre, l’ex-PDG du groupe Tata s’est laissé aller à un déballage en public rarissime pour ce conglomérat familial emblématique de l’économie indienne.

Dans un email explosif au conseil d’administration de la maison-mère Tata Sons, divulgué dans la presse, M. Mistry prévient que des faiblesses grèvent le plus grand conglomérat indien, ses activités déficitaires lui faisant risquer une dépréciation de 18 milliards de dollars. Il accuse également le conseil d’administration de l’avoir congédié de manière injustifiée à l’instigation du patriarche familial, Ratan Tata.

La liste des problèmes de Tata

Pour étayer ses avertissements sur l’état du groupe établi à Bombay, il cite notamment la branche sidérurgique du conglomérat, qui peine à se débarrasser de ses actifs déficitaires en Grande-Bretagne, ainsi que l’activité automobile du groupe, dont les ventes ont toujours été moroses.

Par ailleurs, il juge que l’emblématique voiture bon marché Tata Nano « n’est pas près de générer des profits » et qu’elle devrait être « abandonnée ».

Le chiffre d’affaires du groupe Tata a reculé de 4,6 % lors de l’exercice annuel décalé 2015/2016, à 103 milliards de dollars (94,47 milliards d’euros).

Tata réplique

Le message incendiaire de M. Mistry a aussitôt fait la « une » des médias indiens, mais la réplique du conglomérat ne s’est pas fait attendre. Dès jeudi après-midi, un communiqué au vitriol a qualifié cet email de mélange de « revendications infondées et d’allégations malveillantes ».

« La tentative de M. Mistry de salir l’image du groupe aux yeux de ses employés est impardonnable », a dénoncé Tata Sons, l’accusant d’« écarts répétés de la culture et de l’éthique du groupe » depuis sa prise de fonction, en 2012.

Ratan Tata, 78 ans, est revenu sur le devant de la scène en reprenant provisoirement les rênes du groupe lundi après l’éviction surprise de Cyrus Mistry, le successeur qu’il avait lui-même adoubé.