Airbus Helicopters avait remporté un contrat portant sur 50 appareils multirôles Caracal. | IROZ GAIZKA / AFP

Le parquet polonais a annoncé, vendredi 28 octobre, l’ouverture d’une enquête sur l’appel d’offres remporté par Airbus Helicopters puis rompu récemment par la Pologne.

Le constructeur européen avait gagné il y a un an en proposant 50 appareils multirôles Caracal, a indiqué le procureur Michal Dziekanski, cité par l’agence PAP. Le marché a été rompu à l’étape des négociations du volet industriel de ce contrat d’environ trois milliards d’euros.

Quelques jours avant l’ouverture de l’enquête, le procureur national Bogdan Swieczkowski avait signalé que l’examen porterait « sur l’ensemble des procédures d’achat des hélicoptères Caracal, sur les négociations, la signature du contrat et ensuite l’abandon par la partie française de ses engagements » dans le cadre du volet de compensations industrielles (offset).

Le gouvernement conservateur polonais rejette sur Airbus la responsabilité de l’abandon des négociations sur ces hélicoptères. Les députés conservateurs ont à maintes reprises suggéré des irrégularités possibles accompagnant l’appel d’offres et la signature du contrat militaire par leurs prédécesseurs centristes.

Coup de froid sur les relations franco-polonaises

De son côté, le patron d’Airbus Group, Tom Enders, avait annoncé que son groupe allait « demander réparation » à la Pologne, sans plus de précision. L’annonce de la décision de Varsovie, le 4 octobre, a jeté un froid dans les relations franco-polonaises, le président François Hollande ayant reporté une visite prévue à Varsovie à la mi-octobre.

Depuis, la Pologne a annoncé l’achat direct, sans passer par un appel d’offres, de 21 appareils américains Black Hawk, avant d’inviter les fabricants d’hélicoptères Airbus, Lockheed Martin et Leonardo-Finmeccanica à des entretiens sur l’acquisition de nouveaux appareils pour environ 230 millions d’euros. Selon Varsovie, l’armée polonaise a besoin de disposer à terme de 50 à 70 appareils.