Une « opération de contrôle » des migrants installés sur l’avenue de Flandres, où se trouve un des importants campements de fortune du nord-est de Paris, a été menée par les forces de l’ordre vendredi 27 octobre, selon une source policière. Une douzaine de cars de CRS étaient présents, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.

Des migrants installés sur les trottoirs de cette avenue, où se reconstituent à intervalles réguliers des campements de fortune, ont dû replier leurs tentes. Interrogés, plusieurs d’entre eux ont confié attendre avec impatience une évacuation policière qui leur permettrait de « dormir au chaud » au moins quelques jours.

Depuis plusieurs jours, le nombre de tentes s’est multiplié dans le « triangle des migrants » situé dans le XIXe arrondissement, qui va de l’avenue de Flandres à la place Jean-Jaurès et à la place Stalingrad, au moment où, à 300 kilomètres de là, la « jungle » de Calais est démantelée.

« Ça grandit de manière inquiétante »

Selon une source policière, les contrôles de vendredi matin se sont « bien » passés. L’objectif de ces opérations est de vérifier la situation administrative des occupants et l’état sanitaire du campement. Elles sont régulièrement pratiquées sur ces campements précaires installés en pleine rue, et sont distinctes des opérations de démantèlement et de « mise à l’abri » menées par les services de l’Etat et de la Ville de Paris.

La ministre du logement, Emmanuelle Cosse, a assuré jeudi qu’il n’y avait « pas d’arrivée massive de Calais sur Paris ». « Beaucoup de migrants vont à Paris » en bus, par train ou en voiture, a au contraire affirmé à l’AFP une source de la police aux frontières du Nord.

« Difficile de dire d’où ils viennent mais une chose est sûre : ça grandit de manière inquiétante. Et il y a désormais des familles avec des enfants, parfois de quelques mois », selon Violette Baranda, élue du XIXe arrondissement qui visite régulièrement ce « triangle des migrants » du nord parisien.