En dépit de ses menaces de faire intervenir l’armée et de l’augmentation de dernière minute du salaire minimal, le président Nicolas Maduro doit affronter une grève générale déclenchée par l’opposition vendredi 28 octobre.

Commencé à 6 heures (12 heures en France), le mouvement doit prendre fin à 18 heures (1 heure en France). A Caracas, Maracaibo (la deuxième ville du pays), San Cristobal et dans d’autres capitales d’Etat, on enregistrait moins d’activité qu’à l’accoutumée, mais les transports, certains commerces, les banques et les écoles continuaient de fonctionner.

Sur Twitter, sous le mot-clé « ParoNacionalContraMaduro », les Vénézuéliens partageaient des photos de rues vides aux heures de pointe de la matinée.

L’opposition de centre droit, réunie au sein de la coalition de la Table pour l’unité démocratique (MUD), a appelé les travailleurs à abandonner « les rues et les postes de travail » pour « mettre la pression sur le gouvernement afin qu’il respecte la Constitution et notre droit à décider ».

Ce mouvement social fait partie de la stratégie de l’opposition pour riposter au gel par le Conseil national électoral (CNE) du processus de référendum en vue de révoquer le président. Ce mécanisme, long et complexe, aurait dû entrer cette semaine dans sa dernière ligne droite.

Entre menaces et récompense

En face, pour tenter de calmer la colère, le chef de l’Etat a augmenté jeudi de 40 % le salaire minimal, à environ 140 dollars par mois (128 euros). Importante en apparence, cette hausse reste toutefois infime par rapport à l’inflation galopante que connaît le pays.

Soufflant le chaud et le froid, M. Maduro a aussi menacé de faire occuper les entreprises participant à la grève par l’armée ou par des travailleurs. « Entreprise qui s’arrête, entreprise récupérée par les travailleurs et la révolution (…) Je ne tolérerai aucun type de conspiration », avait-il prévenu. Quelque 700 entreprises doivent être inspectées par les militaires, a annoncé le président.

Les prochains mouvements

Signe de la tension ambiante, des échauffourées ont éclaté jeudi aux abords de l’Assemblée nationale entre des partisans du gouvernement et les forces de l’ordre.

Prochain mouvement prévu après la grève générale de vendredi, une « marche pacifique » doit s’élancer le 3 novembre vers le palais présidentiel de Miraflores, une destination très symbolique. Il s’agira alors de signifier au président le résultat du vote du Parlement, prévu juste avant, sur la procédure ouverte à son encontre pour « manquements au devoir de sa charge ».

L’opposition exige le départ de Nicolas Maduro, élu en 2013 et dont le mandat expire en 2019, qu’elle tient pour responsable de la crise économique.