Les restes d’un véhicule après les deux explosions qui ont frappé les abords de Maiduguri samedi 29 octobre. | JOSHOUA OMIRIN / AFP

Au moins « 9 personnes ont été tuées et 24 blessées » par deux kamikazes qui se sont fait exploser samedi 29 octobre aux abords de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, ont annoncé les services de secours nigérians. La région est en proie à l’insurrection des djihadistes de Boko Haram.

Les kamikazes visaient apparemment le camp de réfugiés de Bakassi, en banlieue de Maiduguri, la grande ville de la région et berceau du groupe djihadiste. Ce camp abrite des Nigérians qui ont dû quitter leurs foyers en raison des violences.

« Deux kamikazes conduisant des rickshaws se sont fait exploser ce matin à dix minutes d’intervalle », a déclaré le porte-parole de l’Agence nationale des services urgences (Nema), Mohammed Kanar. « L’un des kamikazes a tenté de pénétrer dans le camp de déplacés internes de Bakassi, mais il a sauté à l’entrée, tuant quatre personnes, a-t-il expliqué. L’autre kamikaze, qui était accompagné de deux personnes, a explosé quelques minutes plus tard près du dépôt d’essence du camp. »

Mode opératoire de Boko Haram

Les explosions n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat, mais elles correspondent au mode opératoire habituel de Boko Haram, qui s’en est pris à de nombreuses reprises à des camps de déplacés. Les travailleurs humanitaires estiment que 1,5 million de personnes sont réfugiées à Maiduguri.

Maiduguri avait déjà été frappée le 12 octobre par un attentat à la voiture piégée dans une gare routière, qui avait fait huit morts et une quinzaine de blessés. Cet attentat avait mis fin à une accalmie de plusieurs mois dans cette ville.

L’Etat de Borno – dont Maiduguri est la capitale – et de larges parties des Etats voisins du nord-est du Nigeria sont totalement dévastés par sept ans de conflit entre Boko Haram et les forces de sécurité. L’insurrection islamiste et sa répression féroce par l’armée et les services de sécurité nigérians ont fait au moins 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.