T. Jay Fowler, le directeur de la gestion des produits de YouTube, lors d’une conférence au Mexique, le 17 août 2016. | RONALDO SCHEMIDT/AFP

« Cette vidéo n’est pas disponible. » Ce message, bien connu des utilisateurs de YouTube en Allemagne, a disparu des écrans, mardi 1er novembre. « Les utilisateurs de YouTube ont dès maintenant accès à des contenus musicaux qui jusqu’à présent n’étaient pas disponibles », a assuré mardi la plateforme, propriété de Google, mettant ainsi fin à sept ans de conflit sur les droits d’auteur, défendus avec acharnement dans ce pays.

En cause, un conflit né en 2009 entre YouTube et la Gema, l’équivalent de la Sacem française, sur la rémunération des vidéos visionnées. A l’expiration de l’accord de licence, la société chargée de la protection des droits d’auteur avait demandé à être désormais payée au visionnage. YouTube, qui versait une somme forfaitaire, avait jugé la Gema trop gourmande.

Considérée comme l’une des sociétés de protection des droits d’auteur les plus virulentes d’Europe, la Gema a cherché à obtenir gain de cause devant les tribunaux, parvenant à obliger YouTube à effacer de ses serveurs les vidéos musicales dont les droits étaient protégés, au risque d’une très lourde amende pour les diffusions non autorisées.

65,1 % des vidéos les plus populaires bloquées

Sur Twitter, les internautes allemands ne cachaient pas leur joie de pouvoir enfin regarder à leur guise toutes les vidéos musicales qu’ils veulent.

Parmi les 1 000 vidéos les plus populaires de YouTube dans le monde en 2013, pas moins de 61,5 % étaient bloquées en Allemagne, selon le site de datajournalisme Opendatacity. Les autres pays censurant le plus de vidéos étaient le Soudan du Sud avec 15 % et le Vatican avec 5 %. La France n’empêchait le visionnage que de 1 % de ces vidéos à succès.

Cet accord « est un signal clair donné à toutes les plateformes en ligne (…). Les auteurs doivent être rémunérés convenablement pour l’utilisation de leurs œuvres musicales », fait valoir Thomas Theune, responsable de diffusion à la Gema.

Avec l’accord de licence signé, « les 70 000 compositeurs musicaux et éditeurs représentés par la Gema reçoivent de nouveau une rémunération pour l’utilisation de leurs œuvres musicales protégées », s’est félicitée la société de droits d’auteur sans en dire davantage sur le montant payé par YouTube.