Un train transportant du sel de mer à Yevpatoria, en Crimée, en octobre 2015. | MAX VETROV/AFP

Le sel a rejoint, mardi 1er novembre, la liste des produits alimentaires importés bannis de Russie. Ce nouvel embargo entré en vigueur, qui concerne aussi bien le sel de cuisine que le chlorure de sodium ou l’eau de mer isotonique, avait été annoncé en septembre, peu après la décision prise par l’Union européenne de prolonger jusqu’au 31 janvier 2017 les sanctions économiques appliquées à la Russie depuis deux ans, en réaction au conflit ukrainien et à l’annexion de la Crimée.

En représailles, le gouvernement russe avait aussitôt étendu ses propres contre-sanctions, cette fois jusqu’au 31 décembre 2017. Première grande puissance visée par des sanctions internationales, la Russie a en effet réagi dès le mois d’août 2014 en interdisant l’importation des fruits, des légumes, des produits laitiers, de la viande, du poisson et de la volaille en provenance des Etats-Unis, des pays membres de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada ou bien encore de la Norvège. Le sel vient ainsi compléter une liste déjà fournie à destination de ces mêmes pays auxquels s’ajoute l’Ukraine.

1,5 à 1,6 million de tonnes consommées par an en Russie

Selon des données de l’agence russe des producteurs et distributeurs de produits alimentaires, Rousprodsoyouz, la Russie consomme 1,5 à 1,6 million de tonnes de sel par an, et la part importée, en 2015, s’élevait à 33 %, soit près de 238 000 tonnes. Les producteurs ukrainiens, qui figurent parmi les principaux fournisseurs et qui sont également visés par l’embargo mis en place mardi, ont anticipé la mesure. Selon le journal Kommersant, les importations de sel en provenance d’Ukraine ont augmenté de 50 %, soit plus de 300 000 tonnes (34 % du marché), entre les mois de juillet et de septembre.

Les sanctions économiques, couplées à la chute des cours du pétrole, ont porté de rudes coups à l’économie russe. En mettant fin à l’accord russo-américain sur le recyclage du plutonium, ratifié lundi par la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Vladimir Poutine l’avait reconnu d’une façon qui n’est pas passée inaperçue en Russie. Dans la liste des conditions émises par le président pour le rétablissement de cet accord figuraient ainsi non seulement l’arrêt des sanctions américaines, mais également « le remboursement » de leur coût.

Lire notre enquête : Les hommes neufs de Vladimir Poutine