Des partisans du PTI rassemblés à Swabi le 30 octobre. | A MAJEED / AFP

A la veille d’une grande mobilisation annoncée mercredi à Islamabad, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a appelé, mardi 1er novembre, le Pakistan à relâcher immédiatement des centaines d’opposants récemment arrêtés.

Le parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (Mouvement pour la justice, ou PTI), qui réclame la démission du premier ministre Nawaz Sharif, a promis de bloquer la capitale le 2 novembre, comme il l’avait déjà fait en 2014 pendant quatre mois.

Au moins un millier de militants de ce parti populiste ont été arrêtés ces derniers jours, notamment dans le Pendjab (centre), par les autorités qui ont interdit tout rassemblement à Islamabad, avant de lever lundi partiellement cette interdiction.

De nouveaux heurts ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi sur l’autoroute reliant Peshawar (nord-ouest) à Islamabad, où conteneurs maritimes et barrages de police entravent l’arrivée des manifestants. La police a repoussé à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc des milliers de militants du PTI venus du nord-ouest du pays, les forçant à passer la nuit à la belle étoile à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Le parti a fait état de 17 blessés dans ses rangs.

Nawaz Sharif visé par des poursuites judiciaires

« Il n’y a aucune justification à une telle répression », a estimé Amnesty dans un communiqué, soulignant que « la Constitution du Pakistan garantit la liberté d’expression et de rassemblement ». L’organisation a réclamé la libération « immédiate » des manifestants.

La mobilisation du PTI affaiblit le premier ministre à un moment où il fait déjà face à des poursuites judiciaires et des pressions croissantes de la puissante armée.

La Cour suprême se penche mardi sur les biens détenus à l’étranger par les enfants de M. Sharif via des holdings off-shore, dont l’existence a été révélée par les « Panama Papers ». Le PTI, qui a fait de la lutte anticorruption son cheval de bataille, réclame depuis des mois une enquête sur ces faits.

Nawaz Sharif, qui doit en outre désigner dans les semaines à venir un nouveau chef d’état-major, pourrait avoir à faire des concessions à l’armée, dont la position est considérée comme déterminante dans l’issue de la crise politique en cours.