Dans les bus en partance de Calais, le 2 novembre. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

L’évacuation des quelque 1 500 migrants mineurs du centre d’accueil provisoire (CAP) de Calais a débuté mercredi 2 novembre. A partir de 8 heures, plusieurs bus ont quitté le site de la « jungle », désormais démantelée, en direction de soixante centres d’accueil et d’orientation pour mineurs isolés (Caomi).

Quarante-trois mineurs sont montés à bord d’un premier bus à destination de Carcassonne et de Bolquère (Pyrénées-Orientales), suivi de trois autres se rendant aux Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône) et dans l’Allier. Une trentaine d’autocars devrait partir dans la journée, avant une deuxième journée de départs jeudi, selon la préfecture du Pas-de-Calais, qui précise que les mineurs ne choisissent pas leur destination mais décident avec qui ils veulent voyager et s’installer.

C’est dans les centres d’accueil et d’orientation que devraient se dérouler les entretiens concernant leur demande de transfert vers la Grande-Bretagne. L’opération associe des membres du ministère de l’intérieur britannique, qui « accompagneront » les mineurs durant leur trajet, comme le dit la préfecture de Calais, instruiront les dossiers dans des délais très courts, et transféreront les heureux élus dans la foulée, assure-t-on de sources proches de l’opération. L’objectif est aussi de pousser Londres à aller au-delà de ses engagements.

Au cours de l’évacuation de la « jungle », la semaine dernière, près de 1 800 jeunes migrants ont été enregistrés comme mineurs. Et, à ce jour, seuls 308 d’entre eux ont pu se rendre en Angleterre légalement.

Enjeu symbolique

Restera ensuite à faire partir les 360 à 400 femmes et enfants hébergés au centre d’accueil Jules-Ferry, un ancien centre aéré jouxtant l’ex-« jungle ». Le secteur où s’entassaient encore à la mi-octobre 6 400 à 8 100 personnes, selon les comptages, sera alors totalement désert. D’après les chiffres fournis par le gouvernement, 6 000 personnes ont été depuis « mises à l’abri », soit une majorité dans divers CAO répartis partout en France, et ces 1 500 mineurs du CAP.

Pour les pouvoirs publics, vider rapidement le CAP relève d’un enjeu à la fois symbolique, en parachevant le démantèlement promis du bidonville, et pratique, en supprimant un lieu vu comme un point de fixation des migrants, déjà attirés par la proximité de Calais avec les côtes britanniques.

« Il n’y aura pas de réinstallation sur la lande. Elle est évacuée. Elle sera sécurisée. Plus personne ne pourra la rejoindre », a ainsi déclaré François Hollande dans La Voix du Nord mardi.