Un manifestant brandit le quotidien turc « Cumhuriyet » le 1er novembre dernier. | YASIN AKGUL / AFP

Neuf membres de la direction et de la rédaction du quotidien turc d’opposition Cumhuriyet (en turc, « République ») ont été placés en détention préventive dans l’attente de leur jugement samedi 5 novembre, ont rapporté la chaîne de télévision NTV et l’agence Dogan.

Les autorités turques les accusent de délits commis au nom des séparatistes kurdes et du réseau du prédicateur Fethullah Gülen, qu’Ankara considère comme l’instigateur du coup d’Etat manqué du 15 juillet.

Une douzaine de salariés du journal avaient été arrêtés lundi, dont son rédacteur en chef Murat Sabuncu, l’éditorialiste Kadri Gürsel ou le dessinateur Musa Kart. Ces arrestations avaient suscité l’indignation de l’Union européenne et des Etats-Unis.

En réponse à Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui avait qualifié lundi de « ligne rouge » l’opération de police menée contre Cumhuriyet, le premier ministre, Binali Yidirim, a déclaré mardi : « Nous n’avons rien à apprendre de vous en matière de liberté de la presse, ici, c’est le peuple qui décide où est la ligne rouge. »

L’exécutif gouverne par décrets depuis l’imposition de l’état d’urgence le 20 juillet et, de son côté, la presse progouvernementale a entrepris un vaste lynchage médiatique contre le journal d’opposition.