WhatsApp a annoncé en août qu’elle allait transférer les données de ses utilisateurs vers Facebook. | GABRIEL BOUYS / AFP

C’est un nouveau revers pour Facebook. Depuis que WhatsApp, qui lui appartient, a annoncé en août qu’elle allait partager les données de ses utilisateurs avec le plus grand réseau social au monde, les déconvenues s’accumulent. La dernière en date vient de Londres : l’Information Commissioner, l’équivalent britannique de la CNIL, a interdit à Facebook d’utiliser les données des utilisateurs de WhatsApp pour leur proposer de la publicité ciblée sur le réseau social.

Elizabeth Denham, qui dirige cette institution, a expliqué dans un communiqué publié lundi 7 novembre que les utilisateurs manquaient d’informations sur l’utilisation de leurs données :

« Je ne crois pas que les utilisateurs aient reçu suffisamment d’informations sur ce que Facebook comptait faire de leurs données, et je ne pense pas que WhatsApp a obtenu de leur part un consentement valable pour utiliser ces informations. »

Facebook s’est exécuté, selon elle, et « a cessé d’utiliser les données des utilisateurs britanniques de WhatsApp pour la publicité et l’amélioration de ses produits ». L’affaire ne va toutefois pas s’arrêter là : l’insitution souhaite que Facebook s’engage « à mieux expliquer aux consommateurs comment seront utilisées leurs données et à donner plus de contrôle aux utilisateurs sur ces informations ». Elle exige également qu’après avoir donné l’autorisation à Facebook d’exploiter ces données, les Britanniques aient « l’opportunité de revenir sur cette décision n’importe quand ». Mais, « pour le moment, Facebook et WhatsApp n’ont pas accepté », regrette l’Information Commissioner, qui menace l’entreprise de sanctions. De son côté, Facebook affirme dans un communiqué que « ces changements sont en adéquation avec la loi » britannique et promet qu’il restera ouvert au dialogue avec l’institution.

La CNIL allemande a déjà sévi

Quand WhatsApp avait annoncé cet été un transfert des données vers Facebook, l’entreprise avait donné peu de détails sur la nature exacte des informations transmises. Elle avait entre autres évoqué le numéro de téléphone des utilisateurs, afin de « faire des suggestions de produits (par exemple d’amis, de connexions ou de contenus intéressants) et d’afficher des offres et des publicités pertinentes ».

L’annonce avait suscité de vives inquiétudes. Le G29, le groupement des autorités de protection des données personnelles de l’Union européenne avait aussitôt prévenu qu’elle allait suivre ce dossier de près. L’Allemagne avait été la première à sévir, interdisant à Facebook, dès le mois de septembre, « de collecter et de stocker les données des utilisateurs allemands de WhatsApp », et lui avait ordonné de supprimer celles qui avaient déjà été transmises à l’application de messagerie.