Quartier Saddam, Mossoul, le 6 novembre 2016. | LAURENT VAN DER STOCKT POUR L EMONDE

Alors que les forces irakiennes avancent lentement vers le centre-ville de Mossoul, les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) se servent désormais des civils comme boucliers humains dans la bataille.

Ainsi l’Organisation des nations unies (ONU) a fait savoir mardi 8 novembre que les djihadistes de l’EI ont forcé la semaine dernière des milliers de personnes à fuir avec eux la ville de Hamam Al-Alil, reprise lundi par les Irakiens. Ils les ont ensuite regroupés le 4 novembre autour de l’aéroport de Mossoul, en prévision de l’offensive finale.

La reconquête de Hamam Al-Alil, située à une quinzaine de kilomètres au sud de Mossoul, a permis aux forces irakiennes d’accentuer leur pression vers la périphérie sud de la seconde ville irakienne. La porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, a annoncé que les djihadistes avaient enlevé « au moins 295 anciens membres des forces de sécurité irakiennes » entre le 1er et le 4 novembre.

Découverte d’un charnier

Par ailleurs, des enquêteurs irakiens ont commencé mardi une enquête préliminaire sur le site d’un charnier découvert lundi à Hamam Al-Alil. Des morceaux de corps humains et des os étaient visibles sur le site au milieu d’ordures jetées au même endroit.

Selon Mohammed Taher Al-Tamimi, un des responsables du bureau gouvernemental qui enquête sur cette découverte, les personnes jetées dans le charnier ont été victimes d’un « massacre ». Elles avaient notamment les yeux bandés et les mains et pieds liés. Et certains corps n’avaient plus de tête, a-t-il ajouté.

« D’après ce que nous avons vu, je pense qu’il y a environ 25 corps visibles. Mais cela ne signifie pas qu’il s’agisse du nombre total. Nous pensons qu’il y a un très grand nombre de cadavres », a précisé M. Al-Tamimi.