Donald Trump serre un drapeau américain dans le New Hampshire, en août 2015. | © Brian Snyder / Reuters / REUTERS

Le républicain populiste Donald Trump, sans aucune expérience politique, semblait en position mercredi de remporter l’élection présidentielle américaine. Huit ans après l’élection de Barack Obama, premier président noir qui avait suscité une immense vague d’espoir à travers le pays, le républicain populiste de 70 ans, taxé de sexisme et de xénophobie par ses adversaires, était en passe de l’emporter sur la démocrate Hillary Clinton. Il a fait campagne comme l’outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques qui ont, selon lui, « saigné le pays à blanc ». En promettant de « rendre à l’Amérique sa grandeur », son slogan et de la protéger de l’extérieur. Il a durant toute sa campagne galvanisé un électorat blanc modeste se sentant laissé pour compte face à la mondialisation et aux changements démographiques. Ce développement choc survient à l’issue de dix-huit mois d’une campagne électorale qui a profondément divisé les Etats-Unis et stupéfié le monde par ses outrances et sa violence.

Donald Trump a réussi à capter la colère et les angoisses d’une partie des Américains. Ses propositions restent vagues dans un certain nombre de domaines, comme la politique étrangère. Et elles suscitent l’inquiétude dans d’autres, comme l’économie. La possibilité d’une présidence Trump a violemment secoué mercredi les marchés. Vers 5 h 30 GMT, l’élection était suspendue aux résultats d’une toute petite poignée d’Etats – Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie où il est donné vainqueur vers 7 h 30, New Hampshire. Outre la Floride, la Caroline du Nord et l’Ohio, deux autres Etats cruciaux étaient tombés dans l’escarcelle de Trump plus tôt dans la soirée. Pour l’emporter, les deux candidats devaient franchir le cap crucial des 270 grands électeurs. A 5 h 50 GMT, M. Trump disposait de 245 grands électeurs contre 215 à Mme Clinton, selon un décompte de l’AFP. Avec la Pennsylvanie, il atteindrait 265. Les Américains votaient aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington et la totalité de la Chambre des représentants. Les républicains, qui ont d’ores et déjà conservé le contrôle de la Chambre des représentants, maintiennent également leur contrôle sur le Sénat américain, où un tiers des sièges – 34 sur 100 – étaient remis en jeu lors des élections de mardi, rapporte l’agence Associated Press. La chambre est aux mains des républicains depuis 2011 et le Sénat depuis deux ans.