Il menait un trafic d’armes dans sa boutique d’antiquités : le tribunal correctionnel de Reims a condamné mardi 8 novembre une ex-figure locale du Front National( FN) à 2 ans de prison et une interdiction de détenir une arme pendant dix ans.

Cette sentence est plus clémente que les réquisitions du procureur qui demandait une peine de 2 ans et demi à l’encontre de Thierry Maillard, ex-candidat FN aux élections cantonales en 2011 qui a quitté le parti depuis.

« Nous ne sommes plus dans le cadre d’une simple collection et il est difficile de contester qu’il s’agit bien d’une vente d’armes », a estimé Jean-Pascal Arlaux, le procureur adjoint. Le trafic ne fait « pas du tout de doute » et présente un caractère « relativement massif », a ajouté le représentant du ministère public.

Très agité au début de l’audience, M. Maillard a nié les faits, se présentant comme un « collectionneur compulsif » victime d’un « montage d’Etat » en raison de ses opinions politiques.

« Vive la France, à bas la République ! »

Il était reproché à ce commerçant gérant d’une boutique d’antiquités et de livres de s’être livré au commerce, d’avoir acquis, détenu, transporté et cédé des armes de catégorie A (armes de guerre) ou B en état de fonctionnement, avec la complicité de deux co-prévenus, entre le 30 avril 2014 et le 15 juin 2015.

Le 10 mai, un premier procès s’était déjà tenu et avait débouché, après six heures d’audience, à un renvoi pour réaliser une expertise balistique sur les 46 armes saisies, parmi lesquelles kalachnikov, fusils, revolver et pistolets. Les avocats de la défense ont critiqué le rapport « médiocre » de l’expert qui n’a pas ouvert les scellés pour vérifier le véritable état de fonctionnement des armes.

Les deux autres prévenus, un cafetier de Reims et un autre ex-candidat FN aux cantonales de 2011 dans la Marne, ont été condamnés respectivement à 10 et 12 mois avec sursis et l’interdiction de détenir une arme pendant 10 ans. La condamnation étant assortie d’un mandat de dépôt, Thierry Maillard est sorti menotté en criant « Vive la France, à bas la République ! ».