Le 8 octobre, une quinzaine d’agresseurs ont incendié deux voitures de police, occupées par quatre agents, en mission de surveillance à proximité d’un feu tricolore de la Grande Borne, connu pour des vols à la portière avec violences. | THOMAS SAMSON / AFP

Les trois jeunes hommes interpellés mercredi 9 novembre, un mois après l’agression aux cocktails Molotov de quatre policiers à Viry-Châtillon (Essonne) ont été relâchés jeudi soir, a-t-on appris de sources policières. Agés de 16, 19 et 22 ans, ils étaient soupçonnés d’avoir filmé puis mis en ligne des vidéos de l’agression, au cours de laquelle deux policiers ont été grièvement brûlés.

Ils avaient été arrêtés à l’aube mercredi dans la cité difficile de la Grande Borne, à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et de Grigny. Ces arrestations avaient été décidées par les deux juges d’instruction saisis dans cette enquête ouverte pour « tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique commises en bande organisée » et confiée à la sûreté départementale de l’Essonne.

  • Les faits

Le 8 octobre, une quinzaine d’agresseurs incendiaient deux voitures de police, occupées par quatre agents, en mission de surveillance à proximité d’un feu tricolore de la Grande Borne, connu pour des vols à la portière avec violences. Deux d’entre eux ont été très grièvement brûlés, dont l’un, un adjoint de sécurité de 28 ans, est toujours soigné à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Les deux autres policiers ont été plus légèrement touchés.

  • Les répercussions

A six mois de l’élection présidentielle, l’agression a déclenché un mouvement de colère général des policiers, que le gouvernement peine à apaiser. Engagée le 17 octobre par une manifestation surprise sur les Champs-Elysées à Paris, la mobilisation a fait tache d’huile dans toute la France.

  • Des mesures

En réponse aux manifestations, le gouvernement a annoncé à la fin d’octobre qu’il ferait d’ici à la fin de novembre des « propositions » pour réformer à nouveau le régime de la légitime défense. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé une enveloppe de 250 millions d’euros pour des mesures en soutien aux policiers.

Des mesures, qui n’ont pas satisfait la base policière, également inquiète des suites de l’enquête ouverte par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), susceptible de mener à des sanctions pour les agents qui n’auraient pas respecté leur devoir de réserve.