Lors du rassemblement à Manhattan, New York, le 9 novembre. | Pierre Bouvier / LE MONDE

Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la soirée du mercredi 9 novembre à travers les Etats-Unis pour protester contre la victoire surprise du républicain Donald Trump à la présidentielle américaine.

« Nous avons une voix ! », pouvait-on lire sur les pancartes de plusieurs centaines de jeunes manifestants qui s’étaient rassemblés devant la Maison Blanche, à Washington (District de Colombia), pour une veillée aux bougies en cette soirée pluvieuse, dénonçant les vues racistes, sexistes et xénophobes, selon eux, de Donald Trump.

« Les gens ont raison d’avoir peur », a déclaré l’un des organisateurs, Ben Wikler, annonçant aux participants que des manifestants se rassemblaient aussi à travers le pays. « Nous ne sommes pas seuls », criaient certains des jeunes rassemblés devant la Maison Blanche, où Donald Trump est attendu jeudi pour rencontrer Barack Obama.

« Nous sommes ici parce que nous ne sommes pas seuls dans ces moments sombres », a lancé Ben Wikler, directeur dans la capitale américaine du groupe de pression progressiste MoveOn.org.

« C’est un moment dur pour de nombreux Américains »

Lors du rassemblement à Manhattan, New York, le 9 novembre. | Pierre Bouvier / LE MONDE

A Boston, Philadelphie, New York et Chicago notamment, des manifestations qui avaient débuté avec quelques centaines de participants avaient grossi jusqu’à atteindre plusieurs milliers de participants en début de soirée.

« C’est un moment dur pour de nombreux Américains », a témoigné Ethan Miller, d’un groupe de défense des droits des employés, Jobs with Justice. « On a vécu une campagne pleine de racisme et de misogynie et de nombreuses autres terribles tactiques qui ont au final permis » à Donald Trump de remporter l’élection, accuse-t-il.

A New York, des manifestants se sont réunis en plein Manhattan, à Union Square, avant de remonter vers la Trump Tower, où vit le président américain nouvellement élu. Le système électoral indirect américain « ne fonctionne plus du tout », déplorait Nicholas Forker, alors que Hillary Clinton a remporté le vote avec quelque 200 000 voix d’avance, selon les chiffres encore provisoires, mais pas en nombre de grands électeurs. « Il a vraiment besoin d’être réformé, c’est ridicule. »

Lors du rassemblement à Manhattan, New York, le 9 novembre. | Pierre Bouvier / LE MONDE

De nombreux drapeaux américains partis en fumée

En Californie, plus d’un millier de lycéens et étudiants ont quitté les cours et improvisé des manifestations sur les campus. A Los Angeles, ils étaient des centaines devant la mairie à crier : « Pas mon président ! »

Quelque 1 500 lycéens se sont rassemblés dans la cour de la Berkeley High School, selon Charles Burress, porte-parole du district scolaire, dans la baie de San Francisco. Ils se sont ensuite dirigés vers le campus de l’université de Berkeley, connue pour son progressisme.

Près de 3 000 personnes étaient mobilisées non loin, à Oakland, mais aussi à Seattle (Etat de Washington), plus au nord sur la côte ouest, et des étudiants de l’université du Texas ont défilé à Austin.

Une autre manifestation a eu lieu à l’Université de Californie, à Davis, près de la capitale de l’Etat, Sacramento, où des étudiants ont bloqué les rues et scandé : « Vous n’êtes pas l’Amérique ! Nous sommes l’Amérique ! »

A Portland, également dans l’ouest du pays, quelque 300 personnes se sont rassemblées, selon les médias locaux, certaines ayant un temps bloqué la circulation tandis que d’autres ont brûlé le drapeau américain.