Donald Trump au New York Hilton Midtown à Manhattan, New York, le 9 novembre 2016. | © Andrew Kelly / Reuters / REUTERS

Quels dégâts peut provoquer l’élection de Donald Trump sur l’économie américaine ? s’interroge The Economist. Le prochain président menace d’ériger des barrières commerciales, ce qui perturberait les chaînes d’approvisionnement et freinerait la croissance de la productivité. Il veut expulser bon nombre des 11 millions d’immigrants clandestins en Amérique, ce qui pourrait réduire la taille de la population active de 5 %. Et son plan budgétaire est ruineux ; il coûte presque 7 000 milliards de dollars sur une décennie, soit environ la moitié de la dette nationale de l’Amérique. Les dégâts que le président élu peut faire dépendent tout d’abord de la mesure avec laquelle il peut réaliser ses promesses de campagne. Les républicains du Congrès pourraient modérer le plan fiscal de M. Trump. Les réductions d’impôts que Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, souhaite coûtent cher, mais beaucoup moins que celles de M. Trump. La dette augmenterait considérablement même selon le plan de M. Ryan. Mais davantage d’emprunt donnera à l’économie un coup de pouce à court terme. A cela s’ajoutent les dépenses d’infrastructure que M. Trump souhaite, ce qui peut stimuler l’économie, ce qui explique la hausse des marchés financiers le 9 novembre. La question est de savoir dans quelle mesure tout cela compromettra la santé financière à long terme des Etats-Unis. Mais si le Congrès peut réécrire le plan fiscal de M. Trump, il a beaucoup moins de pouvoir pour restreindre le protectionnisme souhaité par le président élu. M. Trump pourrait se retirer de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) avec un préavis de seulement six mois, selon l’Institut Peterson. M. Trump a déclaré qu’il souhaitait obtenir de meilleurs accords commerciaux. L’objectif de ces nouveaux accords est d’éliminer le déficit commercial. C’est tout sauf réalisable. Le déficit commercial résulte de la faiblesse de l’épargne nationale, qui diminuera davantage si le gouvernement emprunte davantage. La politique monétaire est un autre sujet de préoccupation. M. Trump a critiqué les faibles taux d’intérêt en disant qu’ils avaient alimenté une bulle économique. Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale, est sur la sellette. Qui Trump pourrait-il nommer pour la remplacer ? Avec un grand plan de relance budgétaire, des taux plus élevés pourraient être nécessaires pour maintenir l’inflation à un bas niveau. Cela porterait le dollar plus haut, pénalisant les industriels américains et augmentant – encore – l’attrait du protectionnisme. C’est là que réside probablement la plus grande menace pour la croissance.