Election américaine : ce que disaient les sondages dans cinq Etats-clés avant le vote
Election américaine : ce que disaient les sondages dans cinq Etats-clés avant le vote
Par Les Décodeurs
L’élection présidentielle américaine s’est notamment jouée dans des Etats indécis, comme la Floride, la Pennsylvanie ou l’Ohio, où des études donnaient Mme Clinton gagnante.
Si la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, mardi 8 novembre, a autant surpris les observateurs, c’est que ces derniers s’appuyaient sur une série de sondages plaçant Hillary Clinton en tête.
Tout d’abord, il faut savoir comment ces estimations nationales sont bâties dans un pays au mode de scrutin complexe. En effet, pour être élu à la Maison Blanche, un candidat doit emporter la majorité des 538 grands électeurs, élus Etat par Etat – dont la plupart accordent l’ensemble de leurs grands électeurs au candidat vainqueur, et non proportionnellement au score obtenu.
Pour les sondages, cela signifie donc tester chaque Etat un par un pour avoir l’image nationale.
Pourvoyeurs de grands électeurs et indécis
Si certains Etats étaient – parfois à tort, comme nous l’avons montré dans cet article – considérés comme « acquis » à l’un ou l’autre des candidats, d’autres étaient vus comme des « Etats-clés » (les « Swing States »), car à la fois gros pourvoyeurs de grands électeurs et indécis, basculant parfois côté démocrate, parfois côté républicain.
Nous avons étudié les sondages réalisés depuis le 1er octobre dans cinq de ces Etats-clés : la Floride (29 grands électeurs), la Pennsylvanie (20), l’Ohio (18), le Caroline du Nord (15) et l’Iowa (6).
Plus précisément, nous avons repris l’outil du Huffington Post, qui a compilé de nombreux sondages tout du long de la campagne.
Le graphique prend en compte les marges d’erreur propres à chaque sondage. A chaque point est ainsi associée une fourchette de scores (estimations haute et basse).
Un ordre d’arrivée pouvant s’inverser, comme en Floride
On constate ainsi que la majorité des sondages donnaient un scrutin serré, et un ordre d’arrivée pouvant s’inverser en prenant en compte la marge d’erreur.
Ainsi, en Floride, les études en fin de campagne ne se sont pas confirmées lors du vote. Les estimations le 6 novembre donnaient 50 % des suffrages à Hillary Clinton et 46 % à Donald Trump (le reste étant pour le troisième candidat, Gary Johnson). Deux jours plus tard, l’Etat votait à 49,1 % pour le candidat républicain et 47,8 % pour la démocrate, soit dans la marge d’erreur des sondages.
Dans l’Iowa, après une période de quasi-égalité le 1er novembre, les estimations situaient, le 4 novembre, Hillary Clinton autour de 46 %, Donald Trump autour de 39 %. Le 8 novembre, le vote a placé le candidat républicain en tête avec 51,8 % des suffrages, contre 42,2 % pour son adversaire démocrate. Ici, même la marge d’erreur ne prévoyait pas ce cas de figure.