Le chef de l’Etat gambien Yahya Jammeh, en lice pour un cinquième mandat, a déposé, jeudi 10 novembre, son dossier de candidature auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), assurant qu’il n’était nullement affecté par les critiques à son encontre.

« Peu importe ce que les gens disent de moi, je n’en suis pas touché », a déclaré M. Jammeh, 51 ans, après avoir remis son dossier au dernier jour du délai prévu pour formaliser les candidatures.

Et d’ajouter : « Je n’écoute personne parce que je sais ce qui est important. C’est entre moi et Dieu. On veut écouter tout le monde, et satisfaire tout le monde, et on finit par satisfaire des méchants. Faites ce qui est juste, assurez-vous de ne satisfaire que Dieu le Tout-Puissant. »

Disparitions forcées et violations des droits de l’homme

Par la même occasion, il a évoqué une plate-forme de ses projets notamment en faveur d’une éducation gratuite et de soins de santé pour tous, indiquant que son gouvernement croyait particulièrement en la responsabilisation des femmes.

La campagne pour la présidentielle doit débuter le 16 novembre, le scrutin à un seul tour doit se tenir le 1er décembre.

Parvenu au pouvoir par un coup d’Etat en 1994, Yahya Jammeh a été élu une première fois en 1996, puis constamment reconduit depuis.

Il dirige d’une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade sur l’Atlantique.

Son régime est accusé par des ONG et le département d’Etat américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, accusations qu’il rejette régulièrement.

Il va représenter l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC), son parti. Il affrontera deux autres candidats, qui avaient déposé avant lui leurs dossiers à la CEI : Adama Barrow, soutenu par une coalition de l’opposition, et Mama Kandeh, ex-membre de l’APRC en lice pour le Congrès démocratique de Gambie (GDC), un parti récemment créé.