François Hollande, président de la république, fait une déclaration après l'élection de Donald Trump à la présidence américaine. Palais de l"Elysée, Paris mercredi 9 novembre 2016 - 2016©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde | JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

Près de trois jours après l’élection présidentielle américaine, François Hollande et Donald Trump se sont entretenus au téléphone, vendredi 11 novembre. L’entourage du chef de l’Etat a fait savoir à l’Agence France-Presse que les deux hommes s’étaient entretenus « environ sept, huit minutes » et qu’ils partageaient « la volonté de travailler en commun ».

Ils ont notamment évoqué « les sujets […] sur lesquels ils sont convenus de travailler pour clarifier les positions : la lutte contre le terrorisme, l’Ukraine, la Syrie, l’Irak et l’accord de Paris » sur le climat. Ils ont également « rappelé l’histoire et les valeurs que les deux pays ont en commun, les relations d’amitié entre la France et les Etats-Unis », selon l’entourage de M. Hollande.

De son côté, le président élu des Etats-Unis ne s’est pas exprimé dans l’immédiat après l’entretien, publiant simplement sur son compte Twitter un message en mémoire des vétérans de la première guerre mondiale.

« Tout ce qu’il aime, c’est la vulgarité »

Au lendemain de l’élection surprise de M. Trump, François Hollande avait, dans une première allocution, laissé poindre ses désaccords avec le républicain, après une campagne électorale très virulente.

« Certaines positions prises par Donald Trump pendant la campagne américaine doivent être confrontées aux valeurs et aux intérêts que nous partageons avec les Etats-Unis. »

Il avait également affirmé qu’il travaillerait avec Donald Trump « avec vigilance et franchise ». Mais durant la campagne, le chef de l’Etat français avait eu des mots très durs envers le milliardaire, dans des propos rapportés par les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre « Un président ne devrait pas dire ça… ».

Lors de l’une de leurs rencontres, courant 2016, il déclarait ainsi à propos du candidat républicain :

« Lui, tout ce qu’il aime, c’est la vulgarité. C’est un être, je trouve, dans tous les sens du terme, vulgaire. Comme pouvaient l’être des leaders populistes en Europe, qui sont fondés sur la vulgarité. »

Il ajoutait :

« Trump pense être le candidat antisystème, mais dès qu’il va être président, les Etats-Unis seront LE système. Le système d’ailleurs le pire, le système d’oppression, de domination, de mépris, etc. »