La compétition est officiellement lancée. Les quatre candidats intéressés par les chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et les autres sites du groupe coréen STX Offshore and Shipbuilding ont désormais jusqu’au 26 décembre pour remettre leurs offres d’achat. C’est ce qu’a annoncé le tribunal de commerce du district central de Séoul, vendredi 11 novembre, à l’issue d’une réunion lors de laquelle les créanciers du constructeur de navires en dépôt de bilan ont validé de justesse son plan de restructuration.

Le jeu demeure donc très ouvert, au grand soulagement des pouvoirs publics français qui suivent de près le sort des chantiers de Saint-Nazaire. Début novembre, quatre candidats avaient donné des marques d’intérêt au tribunal coréen. Trois ne visaient que le site de Saint-Nazaire, considéré comme la pépite du groupe. La quatrième, la plus mystérieuse, portait semble-t-il sur l’ensemble des actifs, y compris les chantiers de Jinhae et Goseong, en Corée. « La crainte, c’était que le tribunal privilégie une vente globale, et que les offres limitées à Saint-Nazaire se retrouvent hors course, ce qui aurait posé problème », explique Erminio Eschena, l’un des dirigeants de MSC Croisières, principal client des chantiers français.

Identité secrète

Cette hypothèse écartée, les quatre candidats retenus par la justice vont désormais avoir accès à l’ensemble des données disponibles sur STX. Ils pourront déposer des offres portant soit sur la totalité du groupe, soit sur certains de ses actifs seulement, à commencer par Saint-Nazaire.

L’identité du candidat intéressé par l’ensemble de STX reste pour l’heure secrète, et certains doutent même de son existence ou de son sérieux. Les trois autres groupes sur les rangs sont l’italien Fincantieri, le néerlandais Damen, et le chinois Genting Hong Kong, qui appartient à la galaxie Genting, un conglomérat malaisien présent dans les jeux, les plantations et le tourisme, indiquent des sources concordantes.

La société Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), détenue par le très controversé homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, a bien déposé une lettre d’intention au début de novembre, mais trop tard aux yeux du tribunal, qui n’a pas retenu cette candidature, confie un proche du dossier. Quant au groupe militaire français DCNS, qui envisageait de participer à la compétition, il en a été dissuadé par l’Etat, son actionnaire majoritaire.